30/10/2015
Encore des images qui parlent d'un lieu que vous n'avez pas connu
Je vous parle d'un temps que les plus insultants
ne pourront jamais connaître,
d'un été magistral et majestueux
où vivaient des gens heureux en pleine bohème.
Si nos poèmes naissaient de nos rencontres
comme de somptueux volcans au coeur de l'océan,
nos vies devenaient les plus belles laves du monde
pour un temps, pour une éternité;
parmi nos corps qui criaient famine
se dressaient les toiles de tente
et les étoiles en attente de leur liberté
tombées au milieu de nos plus beaux nus
parmi les musiciens jouant des tambours
en nous rappelant aux labours d'amour
Nous étions fous;.
nous avions tous du génie;
nous étions tous mille fois en vie;
nous étions nus et tellement beaux
dans notre simple humanité
et nous donnions aux migrants
comme les migrants donnaient aux pigeons
sans les rapaces qui bouffent tout.
Et puis ce plongeon,
ces flics et cette brutale terreur
au petit matin du 30 septembre 2015.
No Borders Camp vivait de notre air du temps
et je ne reconnais plus notre atelier volant.
Plus rien n'existe.
Alors pourquoi j'existerais?
Alors pourquoi nous existerions?
Et nos arbres sacrés sont morts sans nous
sous la frappe de leurs matraques et de leurs bulldozers.
A vous, les amis inoubliables du No Borders Camp
00:49 Publié dans No Borders Camp | Lien permanent | Commentaires (0) |
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