01/01/2017
J'ai imaginé
Levant mes yeux vers le ciel
je ne voyais aucun secours.
J'appelais à l'aide
mais personne ne descendait
dans mon coeur
pour faire jaillir cette étincelle
qui mettrait le feu
à ma cheminée
et redonnerait la lumière
à notre maison commune.
J'avais perdu la foi
en l'humanité
et j'imaginais que tout finirait
dans le no futur de notre blues,
et de nos années punk,
et de notre rock désespéré
qui tournait en boucle
dans les volutes de fumée
et les alcools forts,
les filles d'un soir
jouant les infirmières
de nos coeurs meurtris,
les filles toujours
au secours des hommes
dérivant dans leur folie meurtrière
et leurs désirs de puissance
et leurs rêves de gloire éternelle.
C'était l'Humanité.
Il n'y avait plus rien à espérer
d'autre que la fin glauque et sinistre,
ce jour d'apocalypse
où tous et toutes se boufferaient
dans la haine, l'horreur, et l'extinction
de l'espèce, notre espèce.
Nous étions notre propre damnation
et nous ne pouvions livrer le combat
qui nous sortirait de cette damnation.
C'était écrit dans les livres saints.
Il y aurait une fin
quand Dieu signerait le clap de fin
au générique de notre humanité,
quand ce dieu vengeur
détruirait, dans le plus grand génocide
de tous les temps,
sa chose, son objet, sa marionnette,
nous autres, l'humanité.
Mais c'était sans compter
sur notre insoumission,
sur notre besoin d'aimer
et de nous entraider
pour trouver des solutions
et changer la donne
que Dieu nous assignait
selon l'Ordre reçu des Prophètes.
Non! Notre destin n'était pas scellé.
Non! Du Ciel, il ne fallait rien attendre.
L'étincelle de lumière
ne surgissait pas du néant
mais de l'être et de notre désir d'aimer
et de construire un autre monde
de fraternité, de solidarité, d'égalité;
un nouveau monde était possible
et nous pouvions le réaliser.
Pas besoin de nouveau dieu.
Seulement besoin de notre foi
en une humanité unie
et cette conscience collective
surgissant de nos consciences individuelles.
Pas besoin de trucider Dieu pour cela.
Pas besoin de Lui faire ombrage.
Pas besoin de Le haïr.
Pas même besoin de tout renier
de nos croyances ancestrales.
Juste il nous fallait
regarder les étoiles
et puiser dans leur lumière
la flamme du poète
qui jamais ne s'éteint
qui jamais ne meurt
même une fois la mort accomplie,
même une fois le départ sans retour.
Être poète
c'est s'inventer une vraie liberté
que d'autres veulent nous interdire.
Être poète
c'est s'inventer une humanité
que d'autres voudraient détruire.
Être poète
c'est porter la beauté sur soi
comme un passeport sans frontière
qui transperce nos murs de haine
et nous transporte dans un monde
que personne ne peut abolir,
pas même Satan
puisqu'il est porteur de lumière,
pas même Dieu,
puisqu'il est porteur de lumière,
les deux formant un seul être
habitant notre coeur
pour faire jaillir la flamme de l'amour
ou la flamme maudite de la haine.
J'ai imaginé cet être
qui vit au fond de moi.
Personne ne me la donner ni imposer.
J'ai du l'inventer au fur et à mesure
de mon avancée dans le monde.
J'ai imaginé cet être qui s'invente
chaque jour et chaque nuit
et sans l'amour et la réflexion
il aurait pu devenir un monstre froid
qui assassine et viole,
qui détruit et s'auto-détruit.
J'ai imaginé cet être
et c'est l'amour qui a triomphé
et c'est l'amour qui m'a sauvé
de ma propre perdition.
J'ai imaginé cet être
et c'est mon instruction
qui m'a évité la noyade
dans les eaux noires et profondes
de la haine ordinaire,
du fascisme ordinaire,
de la violence sans fin
qui s'empare de l'homme enfiévré
partant en torche vivante
parce que sa vie est no futur,
parce que sa vie écoute
les prêcheurs de haine
plutôt que les prêcheurs d'amour.
Je suis allé à la pêche de l'amour
et l'amour m'a bien trouvé.
Je suis un mécréant
qui croit en l'Amour,
celui qui rend libre et humain,
fraternel et solidaire,
insoumis et fier de l'être,
insoumis parce que rebelle
aux idées égoïstes,
aux idées matérialistes
qui nous divisent et nous tuent.
Demain notre humanité
sera celle qui nous aurons créé
par nos ponts, nos liens,
notre génie, notre amour.
Mais demain peut aussi
ne jamais exister
pour notre espèce
parce que nous fairons encore
force de loi
la conquête égoïste et vaine de
ces espèces sonnantes et trébuchantes,
de ces espèces qui assassinent notre coeur
parce qu'elles inventent
cette loi de la soumission et de la propriété
cette loi de l'oppression et de la domination,
cette loi de fermeture
de nos frontières intérieures et extérieures.
Nous devons garder notre jardin intime,
conserver notre culture
comme un bien chéri et précieux.
Mais nous ne devons pas garder
l'enfer qui accompagne notre paradis.
Nous devons lutter
pour faire de cet enfer intime
une oeuvre de progression et d'évolution
qui nous conduit vers l'ouverture
et la reconnaissance de chaque être
né sur la planète
avec un autre jardin intime
et une autre culture d'origine.
Si tu me dis que c'est impossible
d'aimer ce qui est différent
c'est alors que tu n'aimes
que ce qui te ressemble.
Et cet idéal nostalgique
t'empêche de progresser
sur le chemin de l'évolution,
le seul chemin qui te sauve
et sauve l'humanité
de sa propre disparition.
Quand tu apprends
tu ne perds jamais le savoir précédant.
Tu l'enrichis encore davantage.
Quand tu bois à la source
d'une autre culture
tu ne perds pas ta culture d'origine.
Tu la rends plus complexe
et plus belle encore,
plus libre et plus émancipatrice.
Quand tu ouvres ta porte à l'étranger,
tu chasses la haine de ton coeur
et tu crées des jardins secrets
entre toi et les autres
que tu ne connais pas encore,
que tu rejoindras peu à peu
dans la symphonie
du nouveau monde
pour donner cette chance
à notre humanité
de donner cet avenir commun
à nos enfants qui naissent partout
sur la planète Terre.
Si une chose doit nous émouvoir
ce sont bien
les rires et les pleurs de nos enfants.
Si une chose ne doit jamais mourir
ce sont bien
nos souvenirs d'enfance
qui nous imposent le choix de l'amour,
ce plaisir d'aimer et de donner,
de prendre et de restituer
comme un homme avec une femme
comme une femme avec un homme,
comme une femme avec une femme,
comme un homme avec un homme.
Laisse l'amour te pénétrer entièrement.
Personne alors ne pourra te voler
ta force d'insoumission,
ta volonté de rester libre et fier,
prêt à ce combat qui t'attend
pour changer le monde
et le faire entrer
dans un nouvel univers.
Quand tu lèves ton regard
vers les étoiles,
regarde le poète qui t'interpelle
de là-haut.
Il est là quelque part
qui te chante encore sa chanson,
et t'appelle à la liberté et l'insurrection amoureuse.
En 2017, deviens un insoumis, une insoumise,
et reste-le jusqu'à ta mort.
Et change les cartes de notre monde
par ton insoumission amoureuse...
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