01/05/2017
Lendemain de la Grande Guerre, un Normand dans les bordels
Il sortait des tranchées
et sa mélancolie
l'envoya dans les bordels
rejoindre les filles
d'une autre guerre.
Il était beau et généreux,
artiste et amoureux,
il fréquentait le milieu
non comme un maquereau,
non comme un macho,
non comme un bourreau,
mais comme un gentleman
respectueux des femmes
jusqu'au bout de leurs sentiments.
Il n'avait plus de nom,
ni ne voulait s'en faire un.
Monsieur X
tenait à son anonymat,
ne voulait pas de la célébrité
sur le dos des filles,
voulait juste témoigner
de la beauté des femmes
en prise avec le pire
des métiers du monde,
celui dont ni un père, ni une mère
ne souhaiterait à sa fille,
celui dont chaque fille
cache à ses parents et sa famille
de peur d'être rejetée,
bannie de l'amour familial
en plus de n'être devenue
plus que de la chair à canon
pour les coups de piston d'un soir
des hommes sans conscience
venant échouer leur misère
sur le corps des filles blessées,
nues, et offertes comme de la viande
sur l'étale d'un boucher.
Cet homme était une exception,
un marginal qui faisait oeuvre
de toute sa poésie
au sein d'un monde cynique
où l'obtention de la chair
ne se réalise qu'à coups de pognon,
où après la Grande Guerre
et ses soldats de chair à canon
il fallait de façon désespérée,
mélancolique,
réinventer l'amour
dans les endroits
les plus improbables,
les plus mal famés,
les plus condamnés,
les plus rejetés.
Si t'as le temps ce jeudi
et que tu es parfois insomniaque,
Arte te donne un témoignage
de ce que peut offrir
au monde entier
un poète des bordels
et son ardente mélancolie
au milieu d'un monde
qui s'asphyxie de cynisme et de corruption.
http://television.telerama.fr/television/arte-dissimule-l...
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