06/06/2017
Emmanuel Macron va l'emporter. Tendez les micros à mon cheval ou à mon chien.
Faut-il vous écrire
à vous Jean-Luc Mélenchon
des mots doux amers
que vous ne savez plus porter,
des mots heureux en vogue sur la mer
que vous ne savez plus trouver,
des mots bonheur de père
qui ont déserté votre voix?
Le Président va tout gagner
dans un raz-de-marée général.
Le Président aura les mains libres
et ce sera encore dans la rue
que les coups se prendront.
Les gens que vous défendez
peuvent-ils comprendre
votre second tour ronchon d'élection?
Les gens qui ne supportent plus
les brimades et les contraintes,
les silences et la répression,
l'isolement et l'exclusion,
l'abandon social et le déclassement,
le cynisme et la criminalité des puissants,
pourront-ils vous dire merci
d'aller risquer de se faire casser en deux
dans la rue
pour exprimer librement
ce qui aurait du être exprimé
en majorité dans les urnes
de façon radicale mais civilisée?
Si Marine Le Pen
est l'alibi des puissants
pour se faire élire,
êtes-vous, vous, Monsieur Mélenchon,
l'alibi du peuple
pour se faire mépriser,
humilier, détester, haïr
encore plus des gens
qui se portent bien?
Vous voulez défendre
les idées novatrices de la France insoumise
à l'Assemblée nationale?
Foutaise!
Elles seront jetées aux orties
par la majorité macronienne.
Vous voulez empêcher quoi
en montant à la tribune
et en vous faisant siffler copieusement
par les députés et députées majoritaires?
Foutaise!
Vous serez au cirque médiatique
pendant que nous serons dans la rue
à prendre les coups de trique.
Les idées avancent
toujours dans le sens du plus fort.
Et vous le savez que trop bien.
Et nous ne sommes pas devenus
collectivement les plus forts.
Nous restons lamentablement faibles,
divisés entre mille chapelles radotant
ses mille refrains intellectuels
qui ne servent à rien de plus
qu'à faire mirer l'intelligence
d'un intervenant ou d'une intervenante.
Branlette intellectuelle
tandis que la matraque s'abat
sur le militant ou la militante.
Branlette intellectuelle
tandis que le manifestant
étouffe sous l'effet des gaz lacrymogène.
Branlette intellectuelle
tandis que les victimes
baigneront dans leur sang.
Pourquoi avoir gâché ce second tour
vous tous de la Gauche effacée?
Pourquoi la force juvénile
qui devait faire plier
les ultra-libéraux
est-elle devenue si mesquine et si veule,
si ratatinée dans sa chapelle sectaire,
si gonflée dans son lyrisme
et ses savantes études universitaires?
Des femmes et des hommes souffrent;
9 millions de pauvres en France,
c'est plus que le score de la France insoumise!
Et ces pauvres, collectivement,
auraient pu être du second tour de la Présidence!
9 millions que l'on continuera à oublier
dans une France qui s'écharpe
sur les réseaux sociaux
à travers des commentaires dignes
du fascisme et du totalitarisme
les plus exécrables.
L'air de France est vicié,
pourri jusqu'à la moelle épinière.
La colonne vertébrale du civisme
va s'effondrer et tout va se jouer
dans la castagne de la rue.
Les gens ont la haine!
Les gens veulent l'amour
mais ils ont la haine!
Les gens ne veulent pas être des bisounours.
Ils veulent être respectés et entendus.
Ils veulent qu'on les écoute
et ne pas entendre en boucle
le dernier disque de Jean-Luc Mélenchon,
(et encore moins celui de Marine Le Pen)
la coqueluche des foules
qui a perdu son statut de rock star
à cause de 600'000 voix près.
Les gens méritent mieux que le silence
dans lequel on les maintient.
Monsieur Jean-Luc Mélenchon,
vous avez été leur porte-voix,
leur porte-parole,
leur porte-chance,
et voilà que votre numéro
ne remportera rien d'autre
que de l'amertume et de la tristesse
dans les coeurs et les esprits.
Vous vous deviez
de les rendre existants,
ces gens
aimables, innovants, combatifs,
heureux, fiers de leur combat.
Les jours heureux attendront.
Ce sera encore gaz lacrymogènes
et grenades de désencerclement
pour les plus courageux et déterminés.
Un budget pour les chrysanthèmes
sera voté à l'Assemblée Nationale.
Un autre sera réservé
pour l'édition des poèmes
à la gloire de la révolution insoumise.
C'est Madame Soleil
qui l'a écrit dans son horoscope.
Tendez les micros
à mon cheval ou à mon chien.
Mon chien restera muet;
mon cheval opinera du chef.
Après le cri final,
reviendront les mots délaissés
quelque part sur ce blog.
Jean-Luc Mélenchon,
les serviettes et les torchons
cela fait toute la force d'un peuple.
Le torchon brûle
alors que les serviettes s'affairent
pour gagner encore plus de pouvoir.
Carmen
09:46 | Lien permanent | Commentaires (0) |
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