07/09/2017
C'est nous
Si les Hommes de fer et de cuir
veulent se trucider et se détruire
ils se détruiront sans nous.
Si la guerre l'emporte sur nous,
sur notre amour,
notre chemin troubadour,
il nous restera nous
et toujours nous,
à midi, à minuit,
à Paris ou Rimini,
dans un champ de blé,
ou dans un caf de quartier,
au fin fond d'une prairie alchimique
à prendre l'amour romantique
par la main du tendre
et à ne jamais tendre
la joue aux enfants de salauds
épuisant leur haine de costaud
sur les reins des filles de bouges
ou sur les champs devenus rouges,
boucheries sécélérates inhumaines,
équarrissage de filles souterraines
hurlant écarlates
d'immondes orgasmes qui s'éclatent
et s'arrachent à leur douleur et leurs sanglots,
à la disparition de leurs marmots
dans l'absurdité d'un monde
qui n'a pas su arrêter l'immonde
violence et cette toute-puissance
d'hommes vils puant l'arrogance.
Si demain ils veulent viser
en pensant nous sodomiser
avec leur arsenal nucléaire
et leur paroles suicidaires;
enfanter leurs crimes
et les enfers intimes
à travers leurs diatribes fangeuses
inoculant fièvres furieuses
à la Une médiatique
de vieux journaux amnésiques,
leurs mensonges libidineux
n'auront aucune puissance de feu
sur notre volonté
de faire sans eux et sans leurs insanités,
leur saleté de sorcellerie diabolique
entraînant peuples serviles et paralytiques,
gens faibles d'esprit
comme gens instruits,
à choisir la démence
plutôt que les semences
d'un amour poétique
délivrant ses paraboles prophétiques.
Il restera nous,
rien que nous,
au fin fond d'une vallée de larmes
et de rires qui désarment
les monstres du volcan
pour jouer encore Eve et Adam
au jardin d'Eden,
au paradis des amours cheyennes
afin de reconstruire le monde détruit,
et faire de nos vies enfuies
sous le déluge meurtrier des fous
un havre de luxe, de froufrous,
de calme et de volupté,
un bateau ivre enlacé
de liesses bachiques et de sensualité,
un océan turquoise de mirifique beauté
dans leur désert pourpoint de cruauté,
Avec Rimbaud, nous courrons
alors à sa Conclusion
de la Comédie de la Soif
"Les pigeons qui tremblent dans la prairie,
Le gibier, qui court et qui voit la nuit,
Les bêtes des eaux, la bête asservie,
Les derniers papillons!...ont soif aussi."
auront soif aussi
les femmes et les hommes
de ton corps ravi
sous leurs ruts'tabaga de rhum,
soif de tes fredonnants atours,
soif de te faire l'amour,
même si c'est payant
même si c'est en crucifiant
ta beauté au service de leurs vices,
aux chics attraits de leurs mâles délices
ou de leur féminité saphique
livrée à ton festin biblique
tirant les laits de jouvence
à leurs sataniques jouissances.
Tu es un Jésus féminin en croix
qui ressuscite à chaque saillie,
reprenant vie
après avoir joué la mort
pour que vivent leurs corps
meurtri par leurs guerres qui viens-y,
guerriers criant famine au va reviens-y.
Tu es Marie-Madeleine
qui a sauvé Jésus des sanguinaires,
le conduisant dans son imaginaire
à inventer ce nouveau monde
où poètes et prostituées
sont les élu(e)s des célestes nuées
descendant sur le monde.
Tu es la grâce de notre matin éternel.
Tu es la Fille de Soie
de ce bouffon jouant Merlin la Joie
sous tes luxuriantes dentelles.
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