04/10/2017
Nos vies, nos flirts, nos terroristes
Tu danses, tu fais la fête,
c'est ton 3 pièces et demi.
Tu fais la fête,
t'écris ta vie,
tes filles au bordel,
les filles du bar
qui te sourient
et te servent
avec humour.
La patronne t'aime bien.
Tu crois que ta vie va changer,
que l'écriture en état d'urgence
va être ta prostituée qui sauvera ton coeur
et que demain tu vivras
au coeur d'une vie passionnante
qui correspondra à tes rêves.
Mais rien ne changera jamais.
Mais tout est déjà programmé.
Tu es tombé un jour
et personne ne te relèvera
de ta chute initiale.
Ils se taisent, ils ne t'adressent
jamais la parole,
ils t'ignorent.
Tu es un fantôme,
un invisible,
un inconnu tombé
de nulle part
qui reste dans le néant.
Alors tu danses sur le paddock
du trois pièces et demi,
ton bar de jour et de nuit
et tu écris ta vie,
tes filles au bordel
et celles du bar
qui te servent tes mojito.
Alors tu danses sur le paddock
du trois pièces et demi,
et puis un jour,
des années plus tard,
tu tombes sur un type
qui s'appelle Paddock
qui fait tomber le malheur
sur Las Vegas et l'Amérique.
Un type comptable de son existence
et joueur à ses heures perdues.
Discret, secret, quasi invisible.
Il a voulu se faire un tableau
de chasse et entraîner
des femmes et des hommes
dans la mort.
Il ne savait pas écrire,
il ne savait pas aimer,
il avait la haine de sa propre vie
de frimeur et de petit comptable.
Il voulait finir dans la lumière,
éclairer sa misère intérieure
d'un feu purificateur
qui ressemble au Mal.
Il est devenu l'assassin
de son propre enfer
en emportant avec lui
des gens qui s'amusent,
des gens heureux,
des gens qui font la fête
et vivent de joie et de peine.
Sur le paddock du trois pièces et demi,
je ne danse plus,
je ne fais plus la fête,
je regarde seulement
les jeunes faire la fête
et rire jusqu'au bout de la nuit.
Sur le paddock du trois pièces et demi,
j'écris encore,
invisible, inconnu,
solitaire, sans soutien,
sans publicité,
sans revenu,
et je reste sur la paille
avec mes dettes et ma solitude.
Je joue pas mon écriture au casino,
je suis un desperados,
je suis un gars de l'apéro,
un amant des filles rodéo,
et de celle aujourd'hui
qui est devenue mon moment favorito
pour oublier les barjots
qui flinguent des enfants, des femmes, des hommes,
pour finir leur vie
comme des héros du Mal.
Mourir seul,
mourir sans ami,
mourir oublier.
Mais mourir
sans bruit et sans fureur,
sans haine et sans succès
autre que celui d'avoir aimé
les gens, les amis, les filles,
les garçons, et la vie.
C'est cela être un vrai héros
qui mérite la lumière des médias.
MC Roger,
à toi de nous faire danser
sur notre paddock.
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