03/12/2017
Le Miroir brisé
J'aurais pu t'imaginer,
comme les autres,
à courir l'argent plus que le coeur,
le cynisme plus que la romance,
à n'aimer jamais rien d'autre
que cette rencontre furtive
entre un homme et une femme,
la rencontre banale et vénale
entre une femme-vitrine
et un homme lèche-vitrine.
J'aurais pu te prendre
et puis m'en aller
plus loin vers une autre catin
comme ce mannequin féminin
qui se laisse manipuler sans âme
en manipulant un pantin masculin.
Mais j'étais Charlie Chaplin
l'homme bègue et muet
qui écrit son film
pour les générations futures,
un poète metteur en scène
d'un manège enchanté
entre deux artistes.
Mais j'étais autre chose
que de la poudre de perlimpinpin
et toi autre chose qu'une sotte fille
changeant d'amant
comme de culotte
après avoir joué avec mes billes.
Mais j'étais bien autre chose
qu'un petit caprice de passage
qui paie son vertige
à travers sa chute libre
pour apprendre en 20 minutes chrono
ton sulfureux solfège
et céder au bonheur de tes sortilèges
avant de s'enfuir en courant
la bite entre les jambes
pour éviter les grands sentiments
et la brûlure du coeur.
J'étais celui
qui venait à ta rencontre
pour t'inventer notre poésie et l'amour.
Et tu étais celle
qui venait à ma rencontre
pour m'inventer cet univers parallèle
où ma poésie rencontrait ta beauté.
Je parle à l'imparfait
parce que rien n'est jamais parfait
même quand on veut vivre
le grand amour.
Mais je parle aussi au présent
et au futur conditionnel
si toi un jour tu décides,
le coeur ému et joyeux,
de me prendre entre tes bras
comme celui qui est venu
chercher son conte de fée
et sa belle au bois dormant
au fond de tes yeux de biche
s'illuminant comme deux étoiles
de Noël
qui ont touché l'univers
de mon coeur et
mes mots d'amour.
Quand je ne serai plus que poussière
te souviendras-tu de ton passe-frontière
qui avait fait de son amour
une gigantesque illusion cosmique
afin que les humains s'aiment
d'amour fou sur cette Terre
au lieu de se trahir et de se suicider
laissant nos enfants dans la détresse,
la douleur, et la mort?
Un poète des Temps Modernes
qui vivait dans son monde parallèle
et n'avait que ton amour comme horizon
pour créer cette verticale magistrale
et fabriquer ce baume ancestral,
ce remède miracle contre cette folie
de notre temps
où l'amour a été transformé
en bien de consommation
par quelques prestidigitateurs
et voltigeurs de la haute finance
faisant des femmes
une tragédie pornographique
et de la fiente à pigeons,
une sorte de beauté plastique
en stup, en toc, et en coke,
en devenant ce mal de consommation
où de jolies filles s'offrent
aux gentlemen fornicateurs
contre cet argent sans odeur
et contre un seul moment d'ivresse?
Si l'amour n'a plus d'odeur
alors l'amour est mort
sans honneur
sur un champ de pétrole.
Quand je ne serai plus là
à te dévorer de mes yeux
presque tristes et mélancoliques
auras-tu encore envie de retenir
ma main dans la tienne
à travers l'ange et l'univers?
Quand la grande faucheuse
aura volé mon ticket de cinéma
et que mon film
aura écrit fin au générique,
que Charlie ne pourra plus
continuer notre film romantique
et que le deuil sera au générique
de ton coeur meurtri
de ne plus pouvoir nous aimer
dans ta petite chambre,
auras-tu alors trouvé un autre poète
pour écrire notre histoire
ou seras-tu devenue l'épouse
d'une homme riche
t'offrant tout le confort nécessaire?
Notre histoire n'aura pas de fin
même si la mort y met une fin.
Amintește-ți doar că te iubesc.
Souviens-toi juste que je t'aime.
En toi, je vois le monde meilleur
et un amour parfait.
08:18 | Lien permanent | Commentaires (0) |
Les commentaires sont fermés.