01/03/2018
Ma jolie Snökanon
Il paraît que le froid
a givré toute l'Europe
et qu'en Suède
la vague s'appelle Snökanon
et qu'ici il se prénomme
le Moscou-Paris celui qui emmure
l'eau sur les rochers
et fait des arbres des fantômes de gel.
Je pense à la prose du Transsibérien
de Cendrars
mais je sais pas trop pourquoi
et pourtant si,
je sais.
"Pourtant, j'étais fort mauvais poète.
Je ne savais pas aller jusqu'au bout.
J'avais faim
Et tous les jours et toutes les femmes dans les cafés
Et tous les verres
j'aurais voulu les boire et les casser."
Il paraît que le grand froid conserve
et que l'amour ne perdra
jamais la trace de notre rencontre.
Il semble qu'à Göteborg
les filles de joie
ont même le pouvoir de givrer
trains et avions
sur le tarmac
et qu'elles ne volent plus
pour retrouver leur amour.
Je n'étais pas ton mac
ni un putain de client,
ma jolie Snökanon.
J'étais, je suis, ton amour.
Je ne croyais pas
à la fin de notre histoire
mais là je sens venir la fin.
C'est le ciel et la météo
qui le disent avec leur poésie,
leur magie irréelle,
tous ces bancs publics
recouverts de poudres,
d'étincelles, et de larmes de glace.
Je voulais jamais que
tes yeux de biche
perdent notre amour
devant tes yeux de bitch.
Je voulais jamais cette triste fin
avant notre propre disparition.
Je voulais rester éternel
aux yeux de ton amour.
Mais un poète n'a pas le pouvoir.
Il a juste ses sentiments
pour dire sa vérité,
son cri de révolte,
ses larmes et son désespoir.
Il paraît que toi, Snökanon,
tu me givreras bientôt
sur le lit de ton studio,
et que des rafales de mitraillette
sortiront de tes yeux
pour me signifier l'exécution
de notre amour.
Je préférerais mourir
au poteau d'exécution
et donner mon sang
en l'honneur de notre amour
que mourir là devant toi
crucifier sur ton lit
par tes mots de défense.
Mais si je dois vivre cette horreur,
alors s'il te plaît,
n'oublie jamais Charlie Chaplin
et la jolie marmotte.
Ils formeront un couple
en mémoire de nous deux.
Je t'aime ma jolie Snökanon.
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