16/03/2018
Celle dont je ne peux écrire le nom
Tu vis dans le silence,
recluse.
Tu attends le suivant,
confuse.
As-tu déjà été
follement aimée,
mon amour?
Je cherche l'amour
sur tes terres arides et sauvages
et j'ai découvert ton filon d'or,
cette eau de pureté
qui coule dans tes veines,
ce sang romantique et volcanique
qui remonte de ton coeur à ta bouche
quand tu me fais du bouche à bouche
pour sauver ma vie
noyée dans un flot d'emmerdements
menant la plupart des hommes déguenillés
par la vie et les faillites à la rue
ou à l'asile de fou.
Mon coeur aussi
était dépenaillé
avant toi,
vêtu de tristes guenilles et de filles
à la petite vertu,
des filles en veux-tu en voilà
qui te font tout le programme
sans rechigner à la peine
avec ces faux airs d'amoureuses
passionnées et vicieuses.
ces faux airs de vraies flambeuses
boutant le feu
pour un court instant de joie
à un homme de paille.
Avant le retour à la rue
et le dégoût de soi.
Le poète a conscience de tout.
Et surtout du sexe sans amour.
Feu de paille.
Feu et ripailles.
Festin a l'odeur de mitrailles.
Les hommes tuent le coeur des filles
au bordel.
Les hommes tuent
comme des tueurs à gage.
Mais ils ne savent pas le massacre
et ils ne sortent jamais condamnés
de leurs errances moroses,
de leur triste décadence sinistrose.
Ils ont payé pour le crime
et la fille a accepté le crime.
Le crime est donc parfait.
Les marchands d'amour
ont fait illusion.
Tout le monde peut aller
se coucher la conscience tranquille.
Le proxénète et le client
mais pas la fille et son âme,
pas non plus la fille indépendante
qui fait mine d'aimer son métier
alors qu'elle le déteste
et ne peut en parler
autour d'elle.
Tu vis dans le silence,
recluse.
Tu attends le suivant,
confuse.
As-tu déjà été
follement aimée,
mon amour?
Je te regarde sur les photos.
Sur la première que tu m'as envoyée,
il y a deux petites filles à tes côtés.
C'est la plus belle,
la plus innocente.
C'était sans doute avant
que tu ne commences le métier.
Tu es très jeune sur la photo.
18 ans? 20 ans?
Tu es merveilleuse
de lumière et de paix.
Une de tes nièces porte
un petit chat noir,
une peluche.
Je regarde tes photos
et j'ai peur d'avoir rêvé
trop loin et trop haut
avec toi.
J'ai peur que tu me dises non
et que tout s'arrête
de toi à moi.
J'ai peur du froid sans toi.
J'ai peur de ta disparition.
J'ai peur que toi et moi
ne soit jamais écrit au futur
et que ce présent précaire
disparaisse à tout jamais
dans la tombe de nos souvenirs.
Tu vis dans le silence,
recluse.
Tu attends le suivant,
confuse.
As-tu déjà été
follement aimée,
mon amour?
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