16/03/2018
Le grand Baobad
Alice a versé du thé
sur son histoire;
elle se dit maintenant que cela
n'a ni queue ni tête
de faire l'amour à des queues
qui n'ont ni tête ni amour,
qui n'ont que leur queue
dans l'obsession de leur tête
au lieu d'une queue d'amour.
Alice a trouvé
son grand baobad
qui n'est pas baobab;
son grand baobad
né de son parfum Bad
qui a fait naître le poète
sur ses velours martyrisés
par cette forêt de bites
pas plus grandes
que la longueur d'une paille,
pas plus grosses
que la largeur d'une poutre.
Alice regarde les poutres
qu'elles se prend dans le ventre
alors qu'elles ne sont que paille
à ses beaux yeux de velours.
Une forêt de bites
ne peut rivaliser
avec le grand Baobad,
le poète de l'impossible amour,
le rêveur d'Alice,
le réalisateur des merveilles d'Alice.
Alice attend son Baobad
mais elle a peur de son amour.
Alice rêve de son Baobad
mais elle a encore besoin
de sa forêt de bites
qui n'ont que la longueur d'une paille
et la grosseur d'une poutre
qu'elle se prend à l'heure du déjeuner,
à l'heure du thé,
à l'heure du dîner,
à l'heure qui n'a jamais d'heure.
Le grand Baobad
a une queue spéciale en tire-bouchon
comme un petit cochon
tout rose et tout frais
qui lui apporte fleurs et bonbons,
et surtout air frais romantique à la pelle.
Alice roule des pelles
et se demande combien de pelles
elle devra encore rouler
pour quitter sa tombe solitaire
et revivre à l'ère romantique
avec son grand Baobad
qu'elle a fait naître et grandir
par ses mots et ses gestes d'amour.
Le grand Baobad
lui écrit des lettres d'amour
comme au temps des troubadours,
des lettres qui tombent de son arbre
sur une feuille de papier rouge
et s'envole sur la Toile
pour rejoindre le terrier d'Alice,
afin de couronner leur Amour
au son des trompettes.
Le grand Baobad
est très solitaire
et très peu d'arbres de la forêt
ose converser avec lui.
Il est si différent d'eux
et il aimerait entraîner
la forêt de bites au pays d'Alice
non pour assouvir leurs bites animales,
qui n'ont que la longueur d'une paille
et la largeur d'une poutre,
mais pour assouvir leurs coeurs
et leurs esprits romantiques.
La poésie est un monde à part.
La poésie est un faire-part
de deuil et de renaissance.
La poésie casse les conventions
et rompt les hypocrisies.
La poésie est rebelle.
Le grand Baobad se tient debout.
Mais il pourrait tomber
si Alice restait solitaire
et qu'elle renonçait à la poésie.
C'est l'heure du T,
du Temps des Cerises aussi.
Alice devra un de ces jours choisir
entre la forêt de bites
et son grand Baobad.
Mais pour l'heure,
Alice lit tranquillement dans son terrier.
15:40 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.