23/03/2018
Première personne du pluriel
Je vais bientôt te revoir
un instant pour savoir.
Pour savoir
quel sera le degré de notre pouvoir
qui nous empêcherait de déchoir
de notre amour, de notre miroir.
Pour la première fois
tu as dis "nous"
alors que tu disais toujours "je".
Je dois travailler.
Je dois réfléchir.
Je dois continuer.
Je ne dois pas m'arrêter.
Je dois voir.
Je dois partir.
Je vais revenir.
Je vais te revoir.
Je vais te faire souffrir.
Mais je veux pas te faire souffrir.
Je vais te laisser choir,
les larmes dans le mouchoir,
l'arme assassine comme un rasoir.
Et puis non.
Je vais encore t'aimer
parce que je t'aime
et que c'est vrai.
Donne-moi des arguments
pour continuer de nous voir.
Donne-moi des arguments
et non de pures illusions.
Dis-moi "nous".
Parle de "nous".
Envisage "nous"
et mon visage sera le reflet du tiens,
nos corps ne feront qu'un
plus longtemps qu'une heure,
plus longtemps qu'une passe,
plus longtemps qu'un repas de gala,
plus longtemps qu'une illusion d'amour
qui perd son temps et ses illusions
à trop vouloir y croire.
Sera-ce la fin de notre histoire
coulant dans les quarantièmes rugissants
ou la victoire de notre amour?
Sur ton visage rougissant
de jouissance
je veux voir cette naissance
du "nous"
comme d'un Olympe conquis
et passer ce cap difficile
pour rejoindre notre port.
A toi de me dire
si tu conjugues ta vie encore
à la première personne du singulier
ou si tu décides de nous conjuguer
à la première personne du pluriel.
Je t'ai fait un enfant de poésie
dans le dos.
Mais tu étais au courant.
Je t'ai donné un océan d'amour
dans le dos.
Mais tu étais au courant.
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