25/03/2018
Notre Rêve
Je lis tous ces chroniqueurs
et chroniqueuses réacs
qui n'ont pas su
ce que fut notre rêve.
Notre rêve d'enfants lunaires
c'était ce pouvoir de la liberté
contre la dictature qui oppresse.
Notre rêve
ne menait pas au monde d'aujourd'hui
mais au monde de demain,
quand les salauds auront cessé
de régner sur la Terre;
quand les dinosaures seront chassés
de notre planète.
Si notre utopie est trop folle
elle est encore moins folle
que le monde dans lequel
vous nous avez jeté
corps et âmes
par votre avidité
du pouvoir et de l'argent.
Un rêveur n'a jamais rêvé
de tout posséder.
Un rêveur n'a jamais rien imposé
à vous, Mesdames et Messieurs
les bien-pensants,
ceux qui savent tellement
que les guerres sont le meilleur garant
de la paix
pour garder l'ordre établi
des puissances de l'argent.
Ce n'est pas le flower power
qui a mis la haine au monde.
Non, non, non.
Ce n'est pas avec vos bonnes paroles
et votre jouissance de voir
détruite notre utopie
que vous parviendrez encore
à cette fake news monstrueuse,
faire de nous les grands fautifs
des dictatures dans le monde.
Nous ne sommes coupables
que de notre liberté,
que de notre anarchie,
que de notre refus
d'un monde égoïste et scandaleux,
d'un ordre du monde injuste
et très peu solidaire,
d'une société qui jette ses poètes
dans l'ombre et l'anonymat
de peur de les élever
et qu'ils menacent l'ordre établi,
cette économie marchande
qui fait de nous, jusqu'à nos amours,
des purs produits de consommation
et d'exploitation;
qui fait de nos amour
des échecs et des abandons spirituels
au bénéfice du Capital.
J'irai encore à nos 69
pour atteindre notre lune de miel.
J'irai encore te dire
je t'aime
même si tu as peur
et que tu renonces
à nous.
J'irai encore à notre amour romantique
même si je tombe dans le cynisme
après toi
la faute à cet épuisement d'aimer
quand l'amour n'a aucune chance
de survivre à notre désastre.
Ces gens ne savent pas.
Ces gens ne connaissent pas.
Ces gens sont des réacs
qui pensent que nous avons été
les grands responsables
des dictatures et des guerres
dans le monde.
Que veux-tu
que je t'écrive après ça?
Que veux-tu
que je t'écrive après
ma misère sociale
qui ne changera jamais
et qui te fait peur
et t'empêche de me rejoindre
dans notre nirvana,
dans notre petite maison
au bord de la mer
avec nos rêves,
notre amour né
dans leurs bordels roses
qui t'ont offert le titre de prostituée
mais qui ont oublié la femme,
l'amoureuse qui vit en toi.
Un produit de consommation
pour gentleman,
banquiers, courtiers d'assurance,
traders, avocats, notaires,
politiciens, cadres supérieurs,
riches retraités,
riches de partout
pour qui baiser une heure
pour trois cents balles
est peanuts
et autres bites anonymes
venus consommé du plaisir
entre tes bras.
Le poète cherche l'amour
là ou l'homme de notre temps
cherche la sensation forte,
l'instant éphémère,
le plaisir sans lendemain
et qui leur est tellement dû.
Pur acte de consommation
contre mon acte d'amour.
Voilà telle aura été
à notre connaissance
la révolution mondiale
de ce jour
qui couvait dans la tête
de cet ex-enfant de 9 ans
né de Mai 68.
Alors pardonnez,
Mesdames et Messieurs les savants,
sa nostalgie et sa mélancolie.
Si son rêve d'enfant
n'a pas été exaucé en ce monde
il a encore le droit,
c'est son ultime droit,
à sa mélancolie.
Désolé si ce poète vous dérange.
https://blogs.letemps.ch/suzette-sandoz/2018/03/24/a-bas-...
http://pascaldecaillet.blog.tdg.ch/archive/2018/03/24/mai...
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