13/04/2018
Je suis le sage, le fou, le débile
Je viens du Sud,
je viens d'Orient,
je suis Normand,
je suis Paysan.
Je suis nomade
et mon coeur bat la chamade.
Je suis le chameau
qui chasse la fée Carabosse
et son gouvernement militaire.
De mon corps je protège la Zad.
Je roule des pelles
aux abeilles et aux papillons
tandis qu'ils détruisent
de leurs pelles mécaniques
des lieux de vie et d'émerveillement.
Je nique les armées
de mon petit air mutin
et je suis République la putain
qui tient la zone
de son pied de grue
accolée au tronc de son arbre.
Je suis la fée de Merlin
et je donne mon corps
au magicien de mon coeur.
Je suis le sage, le fou, le débile,
irradié de folie et de mots,
et je m'oppose
à l'association de malfaiteurs
qui fait des poètes des terroristes,
des hors-la-loi, des infréquentables,
des femmes, des enfants, et des hommes
à évacuer
au nom de leurs privilèges confortables,
des femmes, des enfants, et des hommes
à évacuer
loin de leur maison,
loin de leur poésie,
loin de leu lieu de vie
comme des malpropres,
comme des interdits
de territoire
comme des maudits
et des malfrats,
comme des migrants
s'installant sur une terre
qui ne leur appartient pas.
Propriété privée
mais d'où vient ce triste langage?
Propriété intellectuelle
mais d'où vient ce vaniteux verbiage?
Mon cerveau est libre
de donner gratuitement
à celle ou celui
qui veut de mon pain
quand je le veux
où je le veux
avec qui je veux.
Mon cerveau est libre
de poser mon chapeau
et à votre bon coeur
M'sieur Dame
si ma prose et mes vers
vous font bander de joie,
bondir de bonheur,
et cracher votre fiel sur le grand dictateur
vous pouvez jeter votre pièce
si le coeur vous en dit.
J'en ferai du miel et du jasmin.
Je suis le nouvel homme
qui ne croit plus
en leur bonne parole
et qui chasse les fascistes.
Je suis la nouvelle femme
qui ne vend plus son corps
pour du Boss ou du Klein
et se fait esclave du système.
Je suis tout et je suis rien.
Je suis Ulysse et je suis personne.
Je suis Camille et Carmen.
Je suis Cent Noms
et je me reconstruis
à chaque fois
que l'on me démolit.
Je suis poète et anachorète,
religieux sans religion,
amoureux de l'amour,
de la nature, et des gens.
Amoureux de la plus belle fille
de la Terre.
Amoureux en guenilles,
épouvantail à capitalistes
tenant nos millevignes
afin que nos raisins de la colère
grandissent dans la paix
et produisent un vin divin.
"Irradié,
Irradié,
Irradié, je suis le sage, le fou, le débile.
Je suis du village l`idiot et j`entends les rumeurs de la
ville.
J`entends les passages cloutés berçants les piétons sages
Au rythme des feux verts dans le désert des embouteillages."
J'entends les clous de leurs bottes perçant les zadistes sages
au rythme de leurs feux rouges dans le désert de leurs engrenages.
J'entends les grenades de leur cervelle explosées nos coeurs fidèles
aux lois de la nature verte dans le désert de nos nuits volages
Je suis le bocage normand
qui surgit derrière la futée
et je suis le sauvage irradiant
la terre de ses yeux amoureux.
Je suis une zone à défendre
contre l'absurdité de leur monde
et leur soif de tout voler
aux pauvres et démunis,
leur faim de tout saccager
et de détruire notre planète meurtrie.
Aux Zadistes, aux artistes de la jungle,
à Mowgly et sa copine
qui vivent à Notre-Dame des Landes.
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