27/05/2018
Carmen, cette foule du coeur à marée basse, et notre révolution
Edouard Philippe a ironisé:
"La marée populaire du 26 mai était une marée à faible coefficient".
On ne peut guère lui donner tort sauf à être de mauvaise foi. Les gens ne sont pas venus au rendez-vous de leur propre révolution. Ils semblent préférer celle, maudite, de Macron, la dure, la pure, la néolibérale qui continuera son jeu de massacre et de simulacre.
Est-ce la faute à Mélenchon qui a joué ces derniers jours à l'identique du malheureux gardien de Liverpool contre le Réal en finale de la Champion's League: un dégagement des mains dans les pieds du cher lider maximo Nicolas Maduro pour signifier aux Français que leur révolution sera faite demain d'un peu plus de répression contre les opposants et la presse traîtresse aux idéaux révolutionnaires; de beaucoup de restrictions alimentaires et matériels parce que les Français ne miseront que sur l'exemple de la rente du pétrole qu'ils n'ont même pas, au contraire des Vénézuéliens, pour la redistribuer en manquant de réflexions judicieuses pour aider les pauvres sans travail ou trop mal payés (ce qui ne devrait pourtant plus arriver sous l'ère Chavez-Maduro); et, cerises sur le gâteau qui se profile comme avec un ciel si bas qu'un canal s'est perdu en soumettant une tonne d'interdit de jouir en paix et en toute liberté pour les putes qui n'auront pas plus le droit sous Mélenchon que sous Macron, Hollande, et Sarkozy à la dignité et au respect de leur travail parce qu'elles pratiquent un job prohibé dit "honteux" et fort mal vu des cathos, paternalos, et autres machos, maquereaux et j'en passe...alors que pourtant le marché du sexe et de la prostitution se porte à merveille et que le "matériel", cher à DSK, s'échange toujours aussi bien en cachette ou en fermant des yeux très hypocrites...Perso, j'ai d'ailleurs pas vu Macron mettre ses escadrons de CRS en chasse dans la zad du Bois-de-Boulogne pour soulever les lièvres à coups de gaz lacrymos et de grenades de désencouplement.
Et donc Macron a marqué, contre le cour du jeu, un but réflexe sans le vouloir, juste d'un seule patte blanche de loup traînant sur la trajectoire de la balle transmise à Maduro pour rendre le projet Mélenchon aussi repoussant qu'une chasse aux sorcières et mettant ainsi un but gag de loup alpha dans la bergerie insoumise qui fait abolument marrer le Médef et tous les autres cyniques millionnaires.
Deuxième bourde en quelques jours du leader de la France insoumise: il s'est jeté à corps perdu (c'est le cas de le dire) dans les bras d'un Russe, en boxant mal le cuir hors de portée de l'artiste Macron en soutenant assez bêtement cet opposant russe très nationaliste...contre Poutine, un opposant vraiment pas trop gauche libertaire, tout en souhaitant, pour son projet à lui, une France protégée mais internationaliste qui sème les graines d'une révolution mondiale...et anticapitaliste mais quand même assez ouverte aux échanges commerciaux avec la responsabilité des us et coutumes de cette révolution naissante redistributrice et partageuse des principes concernés: soit la redistribution directe (par le travail) ou indirecte (par l'impôt) de la majorité des bénéfices aux travailleuses et travailleurs et non aux actionnaires et aux trop riches directeurs et cadres d'entreprises toujours plus privilégiés par Macron. Un auto-goal involontaire pour faire la paix avec les Russes et faire perdre notre camp.
Et c'est ainsi que l'on perd une manifestation prévue de très grande ampleur. Mais de Macron, on n'a même pas pu voir un but magistral à la Gareth Bale pour justifier la victoire provisoire et cette petite claque révolutionnaire pour nous tous les insoumis et insoumises à ce régime monarchique.
Comme je me suis déplacé à Paris pour me prendre avec tout le monde le gadin et le gourdin sur la gueule des Macronistes ricaneurs d'une finale perdue en tant que citoyen extra-territorial français d'adoption (faut dire qu'avec la magie des décomptes des uns et des autres, un et une manifestant,e, peuvent compter jusqu'à 10 fois leur poids initial. Ce n'est certes pas négligeable). Mais bon. 1 de gagné pour la révolution contre 700'000 de perdus dans les barbecues et dans la moiteur et les touffeurs de ce samedi après-midi 26 mai, ça faisait vraiment pas son poids de grillades pour brûler Macron.
J'en ai ramené tout de même mon petit reportage perso. J'ai donc fait, comme promis, la manif avec le syndicat "Strass" et Act Up. A tout casser 25 personnes dans le groupe, donc 1 de plus pour elles et eux, ça comptait énormément pour donner de la voix en faveur des filles, des trans, des garçons qui se prostituent et aimeraient avoir le droit de pratiquer leur métier sans qu'on les juge dans leur travail et surtout qu'on leur accorde enfin les mêmes droits de protection de l'Etat que les autres travailleurs et travailleuses sans gêner en plus leur profession en pénalisant leur clients...et clientes. C'est pas demain que la prostitution disparaîtra de ce monde, et c'est ni Mélenchon, ni la Gauche, ni les bonnes consciences qui arriveront mettre un terme au marché du sexe. A-t-on mis fin au marché de la consommation d'alcool et de stupéfiants en pénalisant? Alors, autant protéger les filles et les garçons qui mettent leur vie en danger en se prostituant afin de leur garantir au minimum les droits et la protection sociale qu'ils et elles demandent. Et puis, à dire vrai, je n'ai toujours pas vu Macron envoyer ses braves CRS dans la zad du Bois-de-Boulogne pour chasser les hors-la-loi qui fréquentent la zone et s'adonnent à la chose prohibée. Ni gaz lacrymos ni grenades de désaccouplement, est-ce que Macron a parfois de la peine à faire respecter la loi de feu le Président Sarkozy et feu le Président Hollande?
Bon, place au reportage photo. Et pour l'accompagner un duo que j'aime bien et dont j'ai appris l'existence durant la manif du jour. Le groupe s'appelle Fanch et ils ont su mettre la bonne humeur à Bastille malgré ce truc qui trotte dans la tête des révolutionnaires en ce soir du 26 mai 2018: nous n'y sommes toujours pas et Macron mène largement au score des réformes, pour le moment... Carmen ne semblait vraiment pas faire le poids dans ce cortège révolutionnaire pour renverser la donne. N'est-pas Bale qui veut. Et pourtant, l'Histoire peut-être renversée par un ou une artiste. Il suffit d'en prendre son point de vue assez fabuleux.
ça se voulait être le sarcophage du pharaon Macron;
ce fut sans doute le sarcophage des Communard(e)s (pour ce jour)
avant que Carmen nous sorte
un de ses instants érotiques bien à elle
qui a transformé la défaite en victoire.
Elle, c'est Carmen la future marqueuse
du but génial à la Bale. Mais silence, elle se concentre
et boit de l'eau en attendant que Macron
boive la tasse dans son frigo.
Et c'est le départ de la Gare de l'Est
en direction de Bastille.
Silence de mort dans les rangs de l'Hiver Poule.
Les filles de joie sont assassinées en silence
parce que l'Etat ne protège pas du tout
le droit à la prostitution et, de fait,
met les filles en état de mise en danger
permanent
et sous la coupe des proxénètes...
(interview par "Le Média" en principe
contre le droit à la prostitution)
Paillettes et Strass.
Elles et ils ont créé le surnombre.
22 au départ, 23 à l'arrivée,
avec un intrus venu de Suisse
pour tirer le coup décisif.
Ce sont les membres du Syndicat non désiré
Strass (parce qu'il défend le droit à la prostitution)
et quelques personnes d'Act Up
(et dire que certains et certaines étaient des transfuges
ne vivant même pas à Paris. C'est dur d'être si peu
nombreuses et nombreux alors que la prostitution
se porte comme un charme et rapporte
des milliards à la pègre
avec des parties fines jouées parfois
à très haut niveau
(Remember DSK Les Présidentielles, Champion's League)
Nous, on a bien rigolé durant la manif
et on a même eu droit à quelques applaudissements
du public...
Le Char de la Commune.
Le plus beau et tellement poétique.
Le plus féminin aussi.
Avec son gouvernail de marin
On arrive à la Bastille.
Il est l'heure pour nous
de mettre Macron au frigo
et de l'empêcher d'en ressortir
une bonne fois pour toute.
Tout en musique, s'il vous plaît!
Couronne révolutionnaire.
Elles et ils sont belles, heureux, et beaux, les révolutionnaires...
que même l'Ange de la Bastille danse avec nous.
On va finir par la gagner, cette finale révolutionnaire.
Robin et Marianne,
sont des noms qui vont si bien ensemble,
si bien ensemble.
Et si Ruffin rôde dans les Bois de Sherwood,
on les aura définitivement à la fin.
Elle prend. Et même bien!
C'est Carmen, notre championne
sur la pointe de l'attaque.
Attention! C'est le final. On la joue tous et toutes collectif!
Carmen vient de recevoir le centre
d'un anonyme citoyen
et, d'une bicyclette très érotique,
elle retourne complètement le match.
Macron se retrouve...
pieds et poings liés dans son frigo
sous l'enclume et le sceau de la Bastille.
Nous avons plié le match
(retour vers le futur).
(histoire à suivre dans vos médias préférés...)
15:53 | Lien permanent | Commentaires (0) |
Les commentaires sont fermés.