28/09/2018
Whitties & Blackies
Le Vivre ensemble
entre quartiers chics et ghettos,
entre zones résidentielles et banlieues,
comment veux-tu
que ce miracle soit encore possible
quand les désespérés
n'ont que la haine comme ultime recours
à leur situation dramatique?
Il n'y a ni noir ni blanc,
ni saints ni escrocs,
il n'y a que ce gris sale
qui obscurcit la lumière du soleil,
des dominants et des dominés,
des salauds et des abusés,
des gagnants et des perdants.
Tu niques ou tu te fais niquer
dans le monde qu'on nous propose,
et Nick Conrad pousse à l'extrême
cette logique cachée de la société
qui ne veut pas avouer son nom.
Son cynisme, sa cruauté sourire "smarties"
qui vend ses charmes
contre soumission et acceptation totale
à ses codes de réussite.
Car Nick est comme les autres.
Il aime niqué mais n'aime pas
se faire niquer.
La démocratie est une monstre utopie,
une escroquerie de l'esprit,
une duperie qui prend ses rêves
pour la réalité présente et future
et qui se mouve dans le groove,
entre artistes rêvant
à une société fraternelle et juste,
sans différence au faciès,
sans race déterminée,
sans haine mais sans joie aussi,
sans injustice mais sans rebelle non plus,
à une société démocratique presque parfaite
sur la fiche de route
alors que les très très riches
accaparent toutes les richesses
et les très très pauvres
se battent et survivent
dans un vaste champ
de ruines sociales,
d'anonymat insupportable,
d'abandon fatal,
de lent assassinat
dans un silence de plomb
qui rend impossible
l'existence d'un autre choix
de société.
Repousser l'impossible.
Telle est la mission du poète.
Est-ce cela la démocratie?
Ce vent ultra-libéral imposé
à toutes et à tous?
Je suis un Whitties
mais je me sens
un Blackies.
Ce n'est pas une question
de peau ni de couleur.
C'est une question de feeling,
de dominant et de dominé,
de bourgeois ou de révolté,
de musique classique ou de blues-rap.
C'est juste la lutte des classe
qui ne veut plus dire son nom
dans une société ultra-libérale
qui a tout aseptisé
jusqu'aux paroles des personnalités,
des grands champions sportifs,
des stars artistiques.
C'est juste la haine profonde
que cela déclenche
et attise entre gens possédants,
gens de toutes les grâces,
et gens possédés, défigurés,
sans identité, sans reconnaissance,
gens de peu, gens de rien.
Nick Conrad
ne fait pousser qu'à la limite extrême
cette haine mortelle des dominés
provoquée par cette idéologie de merde
qui domine la planète
et crée de plus en plus
de ghettos, de milieux identitaires,
de sectes proto-fascistes,
d'émiettement tragique
d'une République en voie
de disparition,
d'une République en grand danger
de voir revenir les Ténèbres nazis,
la dictature ou le chaos,
les militaires ou la guerre civile,
et la liberté, la fraternité, l'égalité,
mourantes, asphyxiée, en exil,
dans le coeur et l'utopie des poètes.
Tout cela par la faute
à un système qui refuse obstinément de laisser
sa place à une utopie poétique
qui rêve de réelle démocratie,
de liberté, de fraternité, de solidarité, d'égalité.
Pour qui et pour quoi votera la France la prochaine fois?
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