19/10/2018
Requiem pour Johnny
En vouloir à Dieu ou au Diable.
En vouloir mais en vouloir encore,
encore et encore
jusqu'au bout de la piste,
jusqu'à la sortie de piste,
traqué par la rage,
le diable au corps.
Et tant pis pour Dieu
s'Il ne sait me pardonner
et tant pis pour le Diable
s'Il ne sait
que je suis viré du Maître
pour rébellion chronique.
Que la fièvre me brûle
tout le corps
et me tatoue l'âme
de tous ses fers.
Que je surnage
dans cet enfer
le corps en nage,
le diable au corps
enchaîné jusqu'à l'amour
à fond de cale,
déchaîné à bras le corps
par les femmes,
et passer par-dessus bord
l'amour et ses flammes
en faisant naufrage
pour rejoindre les étoiles.
En vouloir à Dieu ou au Diable,
en vouloir, en vouloir encore
aux femmes et aux hommes
de toutes leur lâcheté,
de leur pieux mensonges,
et de leur terrible silence.
En vouloir
mais en vouloir encore,
encore et encore
et faire dissidence
jusqu'à déshabiller ton corps,
jusqu'à te faire l'amour
dans l'urgence,
comme un chien,
comme un loup,
comme un lion,
comme un guépard
surgissant de nulle part
affamé de lupanar,
sans vouloir te partager,
sans te laisser partir,
sans te laisser t'enfuir
en quittant notre citadelle
pour la damnation éternelle,
sans te laisser choir et mourir
d'un chagrin de charbon
à cause de ma trahison,
ma folie, mes raisons,
ma damnation
pour accomplir
sans fin l'amour
en raison de cette oraison funèbre
de Périclès:
"Nous obéissons toujours
aux magistrats et aux lois,
mais parmi celles-ci,
surtout à celles qui assurent la défense des opprimés et qui,
tout en n'étant pas codifiées,
impriment à celui qui les viole un mépris universel."
Les déesses et les dieux
n'ont d'yeux
que pour le courage et la liberté.
Les déesses et les dieux
n'on de coeur
que pour celles et ceux
qui défendent
leur damnation et leur sainteté,
leur liberté, et leur humanité.
Il es tard, bien trop tard,
et je sens le poignard
qui vient me prendre au plumard
comme une fille de la rue
qui se venge de mon vice
par cette vertu de fille de joie,
comme un amour défendu à mort,
et comme cette putain de mort
qui sauvera ma vie
en m'envoyant valser avec le Diable
après avoir joué El Divo
sur scène comme dans la vie.
C'était Lui.
C'était Johnny.
Son oeuvre, sa force, sa vie,
sa damnation.
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