16/12/2018
Marcher, gueuler, aimer
Dans le froid,
sous la pluie,
jour et nuit,
ils ont tenu.
Mais tenir le match
de sa vie
n'est pas gagné le match.
Pour cela, il faut
une stratégie, des chefs,
des guerrières et des guerriers.
Pour cela, il faut le coeur
qui se lie à l'esprit de conquête,
à la volonté de victoire,
à la confiance de femmes et d'hommes
qui remettent leur destin
à des femmes et des hommes d'exception.
Tu peux faire barricade.
Tu peux casser des vitrines.
Tu peux te heurter aux flics.
Tu peux montrer ta détresse,
ta colère, et même ta mauvaise foi.
Tu peux tout faire
et même haïr
et à la fin aimer encore.
Mais tu ne peux pas vaincre
sans une structure,
des femmes et des hommes désignés
qui décident du combat
et comment le mener.
L'anarchie est belle et désirable
mais à la fin,
une révolution se mène
comme un grand film.
Avec des metteuses et des metteurs en scène
qui guident les actions des actrices et des acteurs,
coordonnent les scènes et les barrages,
obligent à une dramaturgie
qui renverse le rapport de force
et réussi le point de basculement,
le point de ralliement
où les forces de l'ordre
changent de camp
et décident de faire allégeance
à la révolution.
Tu crois pourquoi
Macron et ses ministres
vont toujours saluer la police
et lui montrer leur reconnaissance?
Si tu dis:
"Personne n'aime la police ni l'armée"
tu ne pourras pas réussir la révolution.
Parce qu'une nation, un Etat,
une autorité, une démocratie
n'a encore jamais réussi
à se créer et à vivre
dans l'anarchisme idéal.
Une nation, c'est une colonne vertébrale
avec ses idéaux et ses lois,
sa Constitution,
ses nouveaux articles,
et son rêve de créer
une nouvelle société.
C'est cela une révolution.
Et c'est cela que tu dois accepter.
Sinon tu resteras dans la glace,
l'abandon, le rejet, l'ignorance,
de celles et ceux
qui ne voudront jamais le changement
et voudront encore de cette République monarchique.
A toi le gilet jaune,
à toi la gilet jaune,
qui a pris le cafard et le blues
avec son café noir
dans ce petit matin glauque
du 16 décembre 2018,
je te dis que vous y étiez presque
mais que le presque
ne donne pas la victoire.
C'est une défaite de plus
qui s'ajoute à toutes les autres défaites.
Et tout cela est bien amer.
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