08/04/2019
Gilets Jaunes, quelle est votre profession: Ahou! Ahou! Ahou!
Que retenir de ce samedi 6 avril 21ème du nom?
Beaucoup, beaucoup de choses. Les Gilets Jaunes ne lâchent toujours rien même s'ils et elles sont moins nombreux-ses dans la rue. La peur a fait son effet sur les gens. On parle maintenant même de présence de cyanure dans les gaz lacrymo, des vomissements, des éreintements d'après manif, enfin bref on en sait rien mais entre les gaz, les matraques, les coups de bouclier, les grenades de désencerclement, et les flashballs, la variété et le danger des armes de répression, et leurs résultats sur la santé et l'intégrité physique des révolutionnaires, tout cela retient bien des gens à la maison.
Comme je vous ai donné un chant mystique de Gobinda pour accompagner mon texte, il est temps de partir ailleurs dans le temps et l'espace en commençant par un extrait de l'Avertissement de Victor Hugo à propos de son oeuvre Marie Tudor:
"La vérité contient la moralité. Le grand contient le beau. (...) Que le poète vienne donc! Quant à l'auteur de ce drame, sûr que l'avenir qui est au progrès (au sens hugolien du terme, ndlr. L'immense mouvement d'ascension vers la lumière de l'Humanité en suivant ce fil qui s'atténue quelques fois mais qui ne casse jamais, le grand fil mystérieux du labyrinthe humain, le Progrès in La Légende des siècles, source Les Trésors de la culture, Victor Hugo, une vie, une oeuvre, mars, avril, mai 2019), certain qu'à défaut de talent sa persévérance lui sera comptée, il attache un regard serein, confiant et tranquille, sur la foule qui, chaque soir, entoure cette oeuvre si incomplète de tant de curiosité, d'anxiété et d'attention. En présence de cette foule, il sent la responsabilité qui pèse sur lui, et il l'accepte avec calme. Jamais, dans ses travaux, il ne perd un seul instant de vue le peuple que le théâtre civilise, l'histoire que le théâtre explique, le coeur humain que le théâtre conseille. Demain il quittera l'oeuvre pour l'oeuvre à faire: il sortira de cette foule pour rentrer dans sa solitude; solitude profonde où ne parvient aucune mauvaise influence du monde extérieur, où la jeunesse, son amie, vient quelque fois lui serrer la main, où il est seul avec sa pensée, son indépendance et sa volonté. Plus que jamais, sa solitude lui sera chère: car ce n'est que dans la solitude qu'on peut travailler pour la foule. Plus que jamais il tiendra son esprit, son oeuvre et sa pensée éloignés de toute coterie; car il connaît quelque chose de plus grand que les coteries, ce sont les partis; quelque chose de plus grand que les partis, c'est le peuple; quelque chose de plus grand que le peuple, c'est l'humanité.
17 novembre 1833
Gilet Jaune,
acte après acte,
semaine après semaine,
tu traverses Paris
de part en part,
transpercé de ton idéal
à la recherche
de notre destin commun,
assoiffé de justice et de vérité.
Gilet Jaune,
si tu pars vers l'Orient
tu rencontreras les peuples
cosaques et les piments safran
de Katmandou.
Mais tu ne partiras pas
pour mieux rester
chez toi dans ta famille.
Mais tu ne partiras pas.
Tu ne partiras pas.
Tu ne partiras pas.
Tu manques de moyens
et de désir
mais sais-tu
que tes moyens sont supérieurs
à ceux qui ont déjà tout?
Tu peux faire un voyage intérieur
et à partir de ce pouvoir unique
partir quand même où tu veux.
Ou alors,
faire le voyage réel quand même,
à pieds, en auto-stop,
en train clandestin
ou en rafiot assassin
comme les clandestins
qui font le voyage du Sud
pour nous rejoindre au Nord
en espérant un avenir,
une humanité plus conforme
à leur rêve imaginé au pays.
Gilet Jaune,
je lutte à tes côtés
non pour ma gloire personnelle
mais pour la réussite de l'humanité.
Gilet Jaune,
je suis comme toi.
Je vis de précarité et d'amour,
parfois de haine anti-système
et des gens qui ne veulent
jamais comprendre et ouvrir leur coeur,
je vis surtout,
surtout de joie et d'amitié
dans nos moments incroyables
de rencontre et de fraternité.
Gilet Jaune,
nous savons que nous risquons
notre peau et notre vie
mais nous engageons notre honneur
et l'honneur de tout un pays,
celui de ton pays la Révolution,
dans ce combat déséquilibré,
asymétrique,
entre David et Goliath.
Ils ont le pouvoir de l'argent
et la force des armes.
Nous avons notre force de conviction.
Ils ont le choix des armes
et la corruption de l'argent.
Nous avons le choix de nos vies.
Ils ont l'argent grâce aux armes
et leur pouvoir de domination
et de soumission du peuple.
Nous avons la liberté par la grâce
et la victoire de l'humanité.
Gilet Jaune,
ne perd pas courage.
Notre voyage est incertain,
périlleux, dangereux,
excitant, téméraire,
sage, millénaire,
et le but
ne sera jamais atteint
car c'est de ce voyage
que se fonde notre humanité
et de ce courage exemplaire
que se construit le but
révolutionnaire et romantique.
Gilet Jaune,
jour après jour,
nuit après nuit,
sans relâche,
tu construis l'histoire,
l'histoire du peuple,
l'histoire de la liberté,
l'histoire de la fraternité,
l'histoire de l'égalité
entre les êtres humains.
Gilet Jaune,
à toi cette oeuvre magistrale
que tu construis
avec tes soeurs et tes frères.
Gilet Jaune,
tu es parti de chez toi.
En voyage, tu te sens bien
sur ton petit nuage.
Ne redescend pas
avant d'avoir atteint
ce but que tu n'atteindras pas.
Ne perds jamais courage
car l'idéal ne s'atteint pas.
L'idéal se dirige de son état brut
vers son état de perfection
sans jamais l'atteindre.
Jamais.
C'est le sens de notre existence.
Mais les armes létales tomberont
devant le pouvoir et la foi de ton idéal.
Et notre Rêve, notre Révolution adviendra.
Une seule humanité,
un seul Sacré-Coeur,
si tu attaques Paris
c'est l'humanité et son progrès
que tu attaques et détruis.
Emmanuel Macron,
j'espère que le message passe enfin.
P.S. Gilet Jaune, si tu veux poursuivre le voyage de cet acte XXI en ma compagnie, tu peux lire mon billet précédent et aller sur ma page Facebook où d'autres surprises t'attendent.
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