10/04/2019
La douleur d'une éborgnée
On cherche.
On cherche tous
une raison d'espérer encore.
On cherche.
On cherche l'amour
comme on cherche de l'or
dans la fièvre de la vie
dans cette ruée vers un port
qui nous accueille
et non qui nous condamne
à la mort.
On cherche.
On cherche encore
mais eux, ce 9 avril,
ils ont toujours la même vision,
la même vision borgne.
Il voit de l'oeil droit
mais de l'oeil gauche
ils sont à jamais aveugles
depuis que Thatcher et Reagen
ont promu l'ultralibéralisme
comme prophétie de la liberté,
comme ultime ruée vers l'or,
comme idéal indépassable
au genre humain.
Que celui qui domine
régne sur Terre.
Que celui qui oppresse
soit le maître de la Terre
et des êtres humains.
Que celui qui s'enrichit
sur la sueur du peuple
devienne l'incontestable propriétaire
du pouvoir oligarchique.
Pour réussir ce deal ignoble,
ils ont fait comme si de rien n'était.
Ils ont donné au peuple
l'illusion qu'il était l'élu,
qu'il trônerait au sommet
de la pyramide.
Le problème c'est que personne
n'a voulu ouvrir les yeux
sur qui allait rester perdant,
au pied de la pyramide
pour servir les maîtres,
de l'autre côté de la rue
parmi les pauvres et les relégués,
exclu, marginalisé, appauvri,
inexistant, zombie travailleur
au service du plus fort,
petite chose inconnue
des ivresses médiatiques,
des profondeurs télévisuelles,
de cette télé-réalité
poursuivant la ruée vers l'or
d'une jeunesse en compétition
qui se donne mais surtout se bat
contre l'autre, le frangin, la frangine,
pour avoir droit aux accès
et aux excès de l'Olympe.
Les dieux étaient odieux.
Les déesses assez putains.
Mais c'était le beau monde,
le monde select,
le monde dans lequel
on se doit d'être admis
pour remporter l'or
et le droit de marcher
avec les marcheurs
et leur guide Macron,
ultime avatar de ce monde-là.
Ce monde-là refuse
de céder sa place
à un nouveau monde.
Et nous, on cherche encore,
on risque la mort,
on cherche notre port,
on court la rue avec notre or,
nos mains d'or,
nos cerveaux,
nos coeurs,
sans céder en rien au règne
des dinosaures
qui ont pris possession
de la Terre.
Faudra-t-il une météorite
pour mettre fin à tout ça?
Faudra-t-il une justice divine
pour mettre fin à tout ça?
Où nos petites voix collectives
finiront-elles par retourner
cette idéologie mortelle
qui règne depuis 40 ans
sur notre planète?
Nous ou les dinosaures.
Nous ou la mort.
Nous sinon plus rien.
Ce Nous abandonne la pyramide
dans les souvenirs poussiéreux
de notre Histoire humaine
et redonne au genre humain
toute son humanité et sa bonté divine.
Changer de cap
pour que notre Titanic arrive au port.
Voilà notre combat quotidien.
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