20/05/2019
Comment te répondre Nick Conrad?
Tout le jour
mon esprit vagabonde
parmi les cultures du monde.
Toutes les nuits
mon esprit lutte contre
les mots immondes,
cette haine continue qui gronde
dans les tumultes,
les torrents d'injures,
et les insultes gratuites
d'une planète qui se perd
dans les pluies brunes
d'un déluge faustien.
Je cherche refuge
et je refuse cette horreur.
Je cherche asile
et je confonds l'erreur.
Tout le jour
mon esprit vagabonde
parmi les cultures du monde.
Toutes les nuits
mon esprit lutte contre
tous les mots immondes,
cette haine qui gronde
dans les chaumières,
cette haine qui suppure
dans les tumultes obscurs
et les insultes quotidiennes
d'une planète qui se perd
dans les pluies brunes
d'un terrible déluge à venir.
Gaulois! Je cherche refuge
et je refuse l'horreur.
Gauloises! Je cherche asile
et je confonds l'erreur.
Gaulois! Je marche dans la rue
pour vaincre l'horreur.
Gauloises! Je marche dans mes rêves
pour connaître le goût du bonheur.
Gilets Jaunes!
Quel est votre métier?
Gilets Noirs!
Quel est votre métier?
Conrad,
quel est ton métier?
Destructeur d'humanité?
bourreau d'identités mulâtres?
Ou bâtisseur de ponts entre nous tous?
Tu construis tes murs d'incompréhension
et de cynisme
à partir de boue et de merde
comme si tu t'étais contaminé
sous l'oppression
de ce mal étrange
qui ronge l'Humanité
depuis des millénaires.
La pureté de la race,
sans tâche, hygiéniste,
lisse, parfaite.
Génocides, épuration ethnique,
grand remplacement.
C'est ça la pointe assassine
de ton combat quotidien?
Conrad, quel est ton métier?
Comme Marine,
métier d'épuration?
Tu fais de la merde
et tu tisses une toile de noeuds
dans la tête de nos communautés
en imaginant construire un royaume
de paix et d'harmonie
sur la Terre.
Tu es son égal.
Et elle est ton égal.
Votre désir d'épuration
est exactement le même.
Il y a une bête
derrière la vitre sale.
Regarde bien Conrad.
Tu le vois cet animal, Conrad?
Il y a un monstre,
et ce monstre ce n'est que moi.
Deux mains qui se joignent
et tiennent ce téléphone
qui prend la photo,
une image qui projette mon ombre
derrière la vitre sale.
La tête d'un loup en cage
dont la société détient le code
et le jour de sa remise en liberté?
Gaulois! Gauloises!
Quel est votre métier?
Le vent tourne
et les girouettes suivent.
Le vent tourne.
Que mort s'en suive.
La Ferme des Animaux se rebelle.
Les Animaux vont au sacrifice.
Mais qu'en sais-tu, toi, Conrad
qui se la joue faux rebelle?
De cette merde
qui nous broie et nous noie
dans des pensées nauséabondes
bavant d'excréments sanguinaires
meurtrières sont nos salives
réveillant la Bête incendiaire
planquée au fond de nos coeurs enfermés
dans un labyrinthe,
soulevant nos communautés
les unes contre les autres,
telles des fauves atteints de rage.
Tu n'es pas raciste
mais tu fais comme si.
Tu n'es pas criminel
mais tu fais comme si.
Tu n'es pas violeur
mais tu fais comme si.
Tu n'es pas black facho
mais tu fais comme si.
Tu sens la hyène
et tu pues ta race.
Aryennes sont tes pensées.
Pourquoi?
Gilets Jaunes!
Gilets Noirs!
quel est votre combat?
Tes avertissements
ne servent à rien
et surtout pas la cause
d'une France commune.
Ils font partie du décorum
de ton macabre funérarium.
Je suis orphelin
du combat unitaire
pour lequel je donne ma vie
Je me bats
pour les gilets jaunes
comme pour les gilets noirs.
Tu devrais faire de même,
Conrad.
Et toi, toi Conrad,
tu détruis la France
tel un ouragan inattendu
qui s'abat sur les ondes,
d'un simple petit clip entendu
qui t'assure une célébrité
malsaine, mal acquise,
mal odorante, mal décernée
sur le dos de celles et ceux
qui souffrent et qui meurent
d'abandon, d'exclusion,
de solitude, de mépris,
de haine.
Réveille-toi Conrad!
T'es mon frère,
t'es mon pote
à une seule condition:
#JamaisAvecTaMerde.
Tu as du talent, sans doute.
Au fond de ton coeur endurci
veille une lumière apaisante.
Mais tes mots faciles de racaille
sont des perversions de l'esprit.
Tu fais l'abruti,
celui qui ne veut rien comprendre
à la vraie littérature
celle qui laisse KO debout
les lectrices et lecteurs
de toutes origines.
Conrad, mon frère,
stop la guerre comme ça.
Trouve d'autres mots,
d'autres rimes percutantes et sensuelles
qui frappent les tambours de la guerre
avec l'amour du guerrier
chercheur d'or et de lumière
les tambours qui riment
avec beauté essentielle, extase,
luxuriance,
même si tu crées cette beauté
à partir de ta propre misère,
à partir de cette laideur du monde
qui nous entoure et nous étouffe,
tu trouveras le souffle des anges.
Conrad, mon frère,
j'aimerais écrire une ballade
où toi et moi,
toi le gilet noir,
moi le gilet jaune,
on se raconte une belle histoire,
une histoire d'humanité
qui évite les fusillades
devant un peloton d'exécution,
évite les meurtres et les viols,
une ballade qui avertit tous nos jeunes
du danger qu'ils courent tous
à vouloir se vomir mutuellement,
à se rejeter comme de la merde,
à se cracher sur la gueule,
à se haïr parmi,
à oublier le respect et le devoir,
à oublier jusqu'au nom
de ce que c'est notre liberté
au pays de la révolution.
Une ballade Black & White
en compagnie de nos poètes,
une ballade qui tire à la kalach in love,
des balles d'amour en mitrailles
pour ressusciter nos âmes racailles
d'entre leur mort carcéral,
pour redonner du sens
aux mots fraternité, égalité, liberté,
et ainsi éviter nos sombres funérailles.
J'ai passé par hasard
le passage en plein ciel
vers le Hall 2 de la gare
et je suis tombé sur
Le Printemps des Poètes.
C'est lui qui accompagne
ces mots révoltés
contre cette marée sale
qui va tous nous tuer,
ce tsunami brun
qui envahit les coeurs,
les nourrit et les abreuve à l'horreur
et à cette haine tenace et inexpugnable
sauf à devenir le héros,
le héros de l'amour romantique,
de l'amour qui unit les arts
et les êtres humains
dans un mariage d'amour.
Lis d'urgence, Conrad.
Lis ce qu'est la France
que tu ne connais pas encore,
que tu refuses de connaître,
par paresse ou par inculture,
par commodité ou par nécessité coupable
de te sentir communautariste
plutôt que communautaire
pour te simplifier la complexité
de nos vies communautaires
et les réduire à néant,
soient livrées au fascisme
et la Bête immonde
nous poussant vers les Ténèbres.
Laisse béton
ta fausse image de la France.
Laisse vraiment béton
tes rimes canon,
tes rimes à la con, Conrad.
Ecoute-moi juste une fois.
Un grand merci à Enki Bilal de laisser mixer son oeuvre avec la mienne
dans le désir d'un métissage commun des artistes.
Ce billet est dédicacé à l'intention de la grande chanteuse engagée
franco-gabonaise Tita Nzebi.
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