09/07/2019
Sexagénaire
Joues-tu à l'amour
plus souvent qu'à mon tour?
Te jetteras-tu du haut de cette tour
pour sauver notre amour?
L'été meurtrier
d'un chevalier romantique.
L'été cavalier
d'une bombe atomique.
L'été sans elle
tu ne peux pas voler.
L'été sans elle
tu te sens mutiler.
L'été sans elle
tu sens le poisson
dans une camisole de force.
L'été sans elle
papillon sur le sable
échoué sur la plage.
L'été sans elle
ange déchu
tombé du paradis.
Pourquoi que tu me quittes
et que tu reviens si peu?
Pourquoi que tu m'aimes
si c'est si con
qu'on se voit si peu?
Pourquoi que tu m'aimes
si c'est que mal
qu'on s'aime seul à deux?
Pourquoi que tu es si jeune
que moi je suis que vieux?
Pourquoi que t'as peur de l'amour?
Pourquoi que tu fuis notre amour?
Pourquoi que tu reviens à notre amour?
Pourquoi que tu m'aimes?
Pourquoi que tu m'aimes?
Pourquoi que je t'aime?
Suis-je la cartouche interchangeable
dans tes parties de touche-touche?
Suis-je la cartouche remplaçable
dans tes plaisirs bouche à bouche?
Suis-je la cartouche qui a fait bang
dans le gang bang
de tes sentiments noyés
au fond de ta fosse marine
encombrée de sédiments
des mitrailleuses à deux balles?
Notre histoire est bancale.
Sans l'aplomb fantastique
des amants héroïques.
Notre histoire est bancale.
Tous ces chacals
qui dévorent tes chairs.
Notre histoire est géniale
géniale d'un amour infernal.
C'est une fille de nulle part
avec ses belles poignées d'amour
offrant la mer aux passants.
C'est une fille de nulle part
avec ses belles poignées d'argent
après les vagues et la pluie blanche.
C'est une fille
qui porte mon amour
sur son corps sidéral.
C'est une fille
qui porte notre enfant
mort de la balle.
C'est l'été meurtri
et sans elle
je suis chenille misérable
clouée sur le sable.
C'est l'été meurtrier
et sans elle
je suis bien moins beau
et bien moins fort.
C'est l'été mitraillette
et sans elle
je compose mes menus
à cette standardiste
qui me regarde
de ses yeux verts lagunes.
Ballade sous les étoiles
avec mots d'amour standardisés
sur smartphone illuminé.
C'est l'été
et sans elle
je me prends la balle
de notre amour longue distance.
Elle m'écrit
que notre amour saigne
mais ne sera jamais l'horreur
d'une fake love story.
Elle m'écrit
que ma dernière jeunesse
est arrivée sans rien me demander
et que si j'ai trop mal
elle me laissera jouer l'ange
avec une autre
pour vieillir à deux.
Elle me veut heureux.
Elle ne veut pas
d'une vie à deux.
Juste m'aimer encore un peu
le temps de son équilibre,
le temps d'arriver à son port.
Elle ne veut pas
d'un couple bancal
entre sa jeunesse pleine d'avenir
et mon vieux porno délire
qui danse sur son corps
en trouvant la fin de nulle part
avec ses belles poignées d'amour
qui ont déjà vu tant de décors
et de faux départs.
Je suis sprint de toi
et au marathon
je serai encore là
à caresser ton corps
en aimant ta liberté
et en détestant nos absences.
Sexagénaire.
Dernière décennie suicidaire
pour vivre de tes folies bergères.
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