29/03/2020
Ceux qui disparaissent sous la covidence
Il y a comme une urgence
qui sonne dans nos coeur,
une sorte d'évidence
devant tous ces vieux
qui tirent leurs révérences.
Ne tirez pas sur l'ambulance.
Les corbillards passent dans la rue.
Ne tirez pas sur la covidence.
Les salopards sont au nombre de 19.
Reviens Aline!
by Airlines si ce n'est plus possible.
Téléporte-nous dans ton autre monde,
ce monde où tout était encore possible.
Reviens Aline!
J'avais dessiné sur le sable
ton doux visage
Mayday Mayday Mayday
et puis ton coeur
dans un grand A d'anarchie.
Sur Terre, la covidence
faisait une boucherie
et les 19 salopards riaient.
Un tramway passe,
vidé de ses passagers.
Un train passe,
vidé de ses passagères.
Une maman passe,
devant des laveurs de vitres.
Elle a un air livide.
Un collège inanimé vidé
de ses cris d'enfants.
Avec son bébé dans la poussette,
on dirait une survivante muette,
marchant, perdue, dans la rue vide.
C'est le temps de la covidence,
et j'attends la providence,
comme un miracle
surgit de la marche funèbre.
Ton amour, Aline!
En ce temps-là,
Nous avions 15 ans.
Nous étions jeunes
et pas trop moches.
La vie, l'amour, la gloire
nous attendaient là
droit devant nous.
En ce temps-là,
Christophe,
tu chantais Aline
et nous dansions
corps contre corps,
bouche contre bouche,
à 2 mètres des hauts-parleurs.
En ce temps-là,
Christophe, c'était notre heure.
Je croyais à la vie,
à l'amour,
à la gloire,
et surtout à l'art romantique.
Et puis cette bombe virologique
nous est tombé sur la tête.
Et depuis ce jour, je vois la ville
à travers des images hallucinogènes.
Une sorte de mots bleus
qui s'écrivent sans lettres.
Une sorte de fin du monde
après la terrible bombe.
Il y a comme une urgence
qui sonne dans nos coeur,
une sorte d'évidence
devant tous ces vieux
qui tirent leurs révérences.
Ne tirez pas sur l'ambulance.
Les corbillards passent dans la rue.
Ne tirez pas sur la covidence.
Les salopards sont au nombre de 19.
Reviens Aline!
Reviens!
Je t'en supplie.
La covidence n'aura pas ta peau.
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