25/12/2020
C'était une nuit comme aujourd'hui
Il venait de jeter son sac sur son dos
et quitter la ville pour l'inconnue.
Il avait déjà tout connu, tout vécu,
l'amour, l'ivresse, la haine,
l'exclusion, la solitude,
la révolution, la route,
le succès, la maladie,
la passion, le mariage,
les enfants, la jeunesse,
la vieillesse, le travail,
l'exploitation, l'humiliation,
l'exclusion et les galères,
la mort sociale et amoureuse,
la fin de ses utopies à jamais inabouties.
Sur son dos, il portait toute sa douleur,
ses peines, ses joies, ses crève-coeurs,
ses enfants, ses petits-enfants,
ses femmes, ses maîtresses,
ses rêves, ses vagabondages,
ses dévergondages,
ses désirs d'aimer et de coucher
encore et toujours
avec de sublimes divinités,
des filles bad girls
au caractère sauvage et indocile,
sa fougue et sa jeunesse,
son enfance de l'âge et sa vieillesse,
ses enfantillages et sa virilité,
tout dans son visage fatigué
aux traits tirés
par tous les couteaux criminels
ayant poignardé son coeur.
Il voulait trouver le repos
auprès d'une fille romantique,
une sorte de candeur pure
reproduisant la sainte nativité,
un érotisme romantique
proche de la déraison,
une tendresse folle de vieux gaga,
d'un étalon ayant pris de la bouteille
s'associant à une jument éperdue
prête à partager le voyage
d'une nouvelle aventure enragée.
Il avait décidé de tout quitter,
son ancienne vie,
sa vieille carcasse dégarnie,
sa pose statique
de vieux gardien du phare.
Il voulait faire encore parler
la poudre et sa rage,
retrouver sa splendeur
et ses sensations d'éternel
chevalier à la rose.
Elle s'était assise tranquillement
lui jetant un regard pétillant.
Se campant face à lui,
espiègle dans le canapé,
elle attendait juste un mot de lui.
Il lui avait demandé
de lui jouer un de ces vieux truc rétro,
un morceau de guitare vintage
sorti du juke box
de son ancien bar enfumé,
le Paris Latino,
des soirées bleues nostalgiques
remontant de son passé révolu,
des potes et des filles
dans le rétroviseur,
des notes magiques
aux souvenirs enfumés,
des rires et des séductions
qui résonnaient dans sa tête,
des plaisirs passagers,
des extases clandestines,
de la vie en veux-tu en voilà
jusqu'à la dernière page du livre.
Elle lui avait répondu tout simplement:
Just for You.
It's Christmas Day,
Your day.
Sultans of Swing
and Dire Straits.
Because you are really a true lover.
Le Repos du Guerrier
d'après un dessin original de Hans Erni
"La liberté, selon moi, c'est le respect de l'autre"
Roger Vadim à propos de son film "Le Repos du guerrier"
https://www.lemonde.fr/archives/article/1962/09/10/de-tou...
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