24/04/2020
Donnons-nous une chance de vivre un été semi-festif
Respecter les règles.
Ces trois petits mots doivent trotter dans nos têtes aussi longtemps que le virus circulera entre nous.
Il faut d'abord donner une chance aux aînés de pouvoir revoir en vrai leur famille. Sinon ils vont dépérir définitivement d'attendre mois après mois le signal au feu vert.
Il faut donner ensuite une chance aux cafés-restaurants, aux bars, à tous les lieux de convivialité de repartir dans les moins mauvaises conditions possibles. Pour cela, une nécessité absolue. Que le taux de nouvelles infections déclarées s'approche du zéro.
Enfin, pour que la joie règne au pays, que l'économie reparte avec des chances de succès, pour que le chômage n'atteigne pas des sommets inimaginables et durables, une seule chance nous est donné. Et c'est maintenant.
Respecter les règles. Plus que jamais. Pour nous donner la victoire provisoire sur ce Covid-19 et plus tard, quand nous aurons peut-être un vaccin et les bons traitements, pour l'empêcher de revenir cet automne avec plus de force de destruction.
C'est à nous tous et toutes de ne pas compromettre notre chance de réussite. Gardez les distances de 2 mètres entre vous et si par moment c'est impossible, portez le masque. Lavez-vous les mains ou désinfectez-vous après chaque risque que vous avez du prendre en touchant des objets étrangers ou utilisés par plusieurs personnes.
La Suisse ne s'en sortira bien qu'à ces conditions. Encore 1 à 2 mois de patience avant de pouvoir envisager des contacts plus nombreux et plus rapprocher avec nos familles, nos amis, nos connaissances.
30 à 60 jours durant lesquelles, par notre discipline et notre capacité extraordinaire de résilience, nous allons écrire et marquer l'Histoire en tant que peuple solidaire.
Un pour tous; tous pour un.
Respectez les règles!
17:17 | Lien permanent | Commentaires (0) |
Défaillance mortelle à Neuchâtel due à Donald Trump
De source sûre, nous apprenons qu'un sexagénaire qui, selon ses proches, aurait été dans un état dépressif avancé depuis les débuts du confinement, s'en serait remis aux conseils du Docteur Trump pour espérer s'immuniser contre le Covid-19 et pouvoir ainsi revoir toute sa famille.
Conduit d'urgence à l'hôpital, il a dit avoir ingurgité le contenu d'une boisson à base d'eau de Cologne portant le non d'Infini Thé et qu'il espérait ainsi ce retour en U à la vie plutôt que pas de retour du tout. Sa confusion mentale était telle au moment d'absorber le liquide, eau destinée généralement à la désinfection et à la parfumerie, qu'il dit avoir entendu la voix de la Résistance sur Radio New-York où le Général Donald Trump conseillait à ses troupes d'avaler de l'eau de javel et de prendre des UV solaires plein la tronche pour renforcer les défenses face à l'ennemi invisible qui décimait les populations et l'économie mondiale.
Le sexagénaire aurait photographié son acte et aurait transmis les clichés au Matin Orange au cas où la mort l'attendait plutôt que la vie après avoir bu le breuvage.
Nous vous offrons ici les clichés et les légendes que le sexagénaire avaient postées avant son suicide, parce que oui, il faut bien parler ici d'un suicide de la désespérance. Nous remercions ici l'employée postale qui guettait pour nous et depuis longtemps tous les courriers de ce sexagénaire fort connu pour ses aventures excentriques.
Rire vaut mieux que pleurer dans ce cas bien précis de folie mentale due à Covid-19.
P.S. Pour les lectrices et lecteurs, nous donnons tous les renseignements nécessaires sur ce produit dans le lien ci-dessous. Ceci n'est pas un placement de produit. Juste une info professionnelle.
https://www.quechoisir.org/comparatif-ingredients-indesir...
A votre bonne santé, Docteur Trump!
Oh! oh! oh!. Rodrigo Tortilla, tu m'as tué!
Le sexagénaire sur son lit de mort.
P.S. Les clichés seront mis en vente aux enchères et permettront ainsi de récolter des fonds contre les maladies infectieuses présidentielles qui pullulent actuellement à travers la planète.
10:59 | Lien permanent | Commentaires (0) |
Des enfants et des petits-enfants tu n'embrasseras plus
Il y a trois semaines, ma fille cadette a mis au monde un petit Léo que je n'ai toujours pas pu visiter.
J'ai l'habitude, depuis de très nombreuses années, d'être séparé de mes enfants qui vivent tous et toutes assez loin de chez moi. Je suis huit fois grand-papa de 5 petits garçons et 3 petites filles.
Ce printemps, une de mes filles devait se lancer dans le projet Athéna, c'est-à-dire tenter la possibilité d'avoir enfin une fille après trois garçons magnifiques. Nous avions tout organisé en famille non sans mal. Il fallait prendre soin des trois garçons pendant qu'elle et son compagnon s'envolait vers l'île qui leur offrait ce service scientifique interdit dans nos contrées. L'Europe est parfois bien bizarre...
Tout est tombé à l'eau. Mais je n'ai pas encore pu réconforter ma fille parce que je suis frappé par la double peine. Elle habite en France voisine et les grands-parents ne sont pas sensés être en contact direct avec les petits-enfants. Avec elle, qui travaille pourtant dans les soins infirmiers, je sais bien qu'elle m'aurait accueilli les bras ouverts pour que je puisse m'occuper de mes petits-enfants durant mon temps de liberté actuelle. Son mari travaille aussi dans les soins hospitaliers et c'est la galère pour tous les deux. Pas d'écoles ouvertes et des nounous qui n'ont pas toujours la force d'accueillir les enfants des autres par temps de coronavirus.
En juillet, je devais partir en vacances chez ma fille aînée du côté de Brest. Il semble que tout va là aussi tomber à l'eau, d'une part parce que les frontières seront fermées et d'autres part parce que mon restaurant devrait pouvoir ouvrir dans le courant juin si les directives fédérales le permettent. Je n'imagine pas mon patron refermé son établissement pour nos vacances annuelles du mois de juillet. Et d'ailleurs, je ne suis pas sûr qu'il ouvrira avant septembre voir jamais. Lui et le corona, ça fait vraiment deux. Il a subi un AVC il y a quelques années et désormais il a une trouille bleue de ce virus. Ce qui est bien compréhensible. Comme il a une situation financière aisée, rien ne l'oblige à garder son établissement pour survivre. Profiter des années futures sans devoir se frotter au contact d'une clientèle quotidienne semblerait une option légitime et logique par les temps qui courent. Donc, si tout va encore plus mal dans la logique coronavirus, je serai au chômage ordinaire d'ici quelques mois sans pour autant mettre à profit cette période de chômage pour visiter mes enfants et petits-enfants.
De quoi rester seul encore longtemps, sans aucune perspective futuriste (bonjour le nombre de cuisiniers au chômage ordinaire d'ici quelques mois) et sans soutien de personne dans la vie quotidienne ni joie familiale partagée.
J'ai aussi mon papa du côté de Genève. Ces années d'espérance de vie sont comptées. On devait lui offrir un tour en avion de tourisme sur les Alpes pour ces 90 ans. C'est aussi tombé à l'eau parce que sa santé s'est révélée être trop fragile cet hiver qu'il a passé partiellement à l'hôpital et que maintenant le corona nous interdit toute activité avec lui et sa compagne.
Je n'aimerais pas peindre le diable sur la muraille mais la situation est diablement compliquée et déprimante pour tous les seniors.
J'ai comme un désir d'évasion. J'ai comme l'envie d'aller rendre visite à mes enfants malgré l'interdit que nous frappe, nous les vieux. Je me sens horriblement coupable vis-à-vis de la société si je le fais mais tellement soulagé si finalement je cède à mon droit élémentaire de grand-papa.
Finalement, le coronavirus nous a placé dans une situation d'inhumanité extrême. Les malades meurent sans leur entourage familial, les vivants survivent sans leur entourage familial. Au final, c'est comme si l'agonie commençait bien avant les derniers jours de vie.
A la maison, assigné à résidence, sans mon amour, sans mes enfants, sans mes petits-enfants, sans mon père, sans personne, comme un grand criminel qui ne verra plus jamais sa famille avant sa mort. Même les salopards de nazis qui ont survécu à la deuxième guerre mondiale n'ont pas eu à subir une telle cruauté avant leur propre mort. Et pourtant, eux l'auraient largement mérité.
Covid-19, je t'en supplie, pars et ne reviens plus jamais parmi nous.
07:32 | Lien permanent | Commentaires (0) |
23/04/2020
Le retour des coiffeuses
Elle passe ses deux mains
sur mon crâne.
Je la regarde faire
dans le miroir.
Ses doigts de fée
astiquent tout doucement
mon cuir
mais de cheveux
ne restent plus
que les souvenirs.
Mais...
Collée presque serrée à mon corps,
elle me parle de tout,
de la pluie, du beau temps,
de ce masque en tissu
sur nos visages,
de ses voyages
vers l'Orient bizarre.
Elle me questionne
sur ma vie, mon job.
Je lui dis
que je suis poète populaire.
Elle me réponds en riant.
"Je le savais.
Mais ce n'est pas une profession.
Plutôt une exception
dans ce monde pressé.
Vous êtes si atypique."
"Ah bon! Voyez-vous ça?
Ben moi je vous trouve
bien sympathique.
Vous êtes
mon tout premier contact
rapproché depuis
42 jours.
C'est un sacré privilège
par les temps qui courent."
Elle sourit.
Elle me frôle,
fait trois pas
derrière mon dos,
change de côté,
se penche un peu,
me redresse la tête.
Elle me demande:
"Je vous fais une coupe boule
avec ce qui reste
sur la tête
ou je vous rase carrément la boule?"
Je ris.
"Vous rasez gratis?"
dis-je avec douceur.
"Non. Mais si j'ose une option.
Je vous rase
votre belle barbe blanche
pour vous rajeunir.
Un seul prix pour la totale.
Vous verrez.
Vous serez nettement
plus jeune et séduisant."
Mais...
Elle porte un chemisier
et un pantalon cuir
sur des jambes si longues
que ses ciseaux de coiffeuse
me font l'effet
de sa peau métissée
se collant à mon crâne.
"Bon mais dites-moi
vous êtes toujours confiné, alors?"
"Oui. Célibataire dans mes nuits
et mes jours sans saveur."
Elle rit encore.
Elle marque un temps de pause.
"C'est pour quand le retour
au travail?"
"Peut-être dans deux mois
ou à la Saint Glinglin."
que je lui réponds
dans un soupir.
Elle sourit avec un brin de mélancolie.
"Et votre chérie,
elle va rester encore longtemps
en Roumanie?"
"Aussi longtemps que nécessaire
mais aussi vite que possible.
On attend que s'ouvrent les frontières."
Elle éclate de rire.
"Pardonnez-moi. Je compatis.
Mais c'est quand même marrant.
Vous êtes célibataire.
Vous pourriez vous faire un plan?"
"Heuu. Ben c'est-à-dire
qu'avec le masque, la blouse,
les gants, les bottes,
le sexe ça fait pas bander
presque un peu trop pervers,
d'un fétichisme douteux et glauque,
voir BDSM.
Non? Avec une telle mise en scène
on pourrait croire à un vétérinaire
venant inséminer sa vache."
"Vous me faites tellement rire
mon cher Monsieur.
Cela fait longtemps
que je n'avais pas tant ri.
Vous êtes encore plus vert
que je pensais."
Mais...
"Il ne faut jamais se fier
aux apparences
gentille Madame.
Je porte un peu vieux
mais je vous garantis
que je tiens la route
même mieux
que certains jeunes."
"Voilà. Vos poils sont bien épilés.
Comment vous trouvez-vous?"
"Aussi jeune que possible,
aussi amoureux que nécessaire."
"Vous voilà fin prêt
pour accueillir votre chérie
de Roumanie."
"Oui mais...
La reverrai-je donc un jour
ou le virus aura-t-il eu ma peau
avant son retour?"
"Ne vous en faites pas.
Vous êtes aussi solide
qu'un chêne.
Vous la reverrez un jour votre chérie."
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22/04/2020
L'insoluble problème des 2M pour la restauration
Que l'on prenne le problème dans tous les sens, il y aura un insoluble problème qui existera dès l'ouverture des restaurants.
Il faut s'imaginer ce que représente deux mètres de séparation entre les gens dans un cadre convivial et en rapport aux grandeurs des tables usuellement utilisées dans les cafés.
On peut effectivement demander au personnel de porter un masque quand les distances seront inférieures à deux mètres. Dans ce cadre-là, le seul soucis sera de supporter ces masques toutes la journée, entre autres pour les cuisiniers devant leurs fourneaux en plein été.
Mais les clients ne pourront pas manger sans masque et, en général, nous mangeons en davantage de temps que 15 minutes quand nous allons au restaurant. Donc, si l'on veut respecter les consignes fédérales, les deux mètres de distance seront absolument nécessaires.
D'un point de vue convivial, ces 2 mètres de séparation entre les gens c'est une catastrophe. Et d'un point de vue de la santé et de l'infrastructure des établissements, c'est totalement irréalisable.
Tout le monde le sait maintenant que nous devons nous tenir à deux mètres les uns des autres dans la nature ou derrière un établi. Donc, en réalité, au mois de juin et si les restaurants ouvrent, il faudra trouver une autre autorisation de distance, soit 1 mètre pour permettre aux restaurants et aux clients de fréquenter les lieux avec une certaine convivialité et un sens réalisable et pratique du travail.
Est-ce que cela sera possible du point de vue de la santé publique? Est-ce qu'après avoir résisté durant près de trois mois, la population comprendra-t-elle que tout soudain, en raison de l'ouverture des restaurants, la distance est diminuée de moitié et est fixée à un mètre?
Nous verrons bien. Mais si cela n'est pas possible du point de vue des spécialistes de la santé alors l'ouverture des cafés-restaurants sera reportée en des temps que les restaurateurs ne peuvent hélas pas connaître.
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