31/01/2019
De la responsabilité de l'artiste en période révolutionnaire
Chez les Gilets Jaunes ça discute énormément des artistes pour connaître les raisons qui empêchent la grande majorité des stars de donner leur avis, voir leur appui, à la cause Gilet Jaune.
Il est évident qu'une personne qui marche dans le système et gravit les échelons de la gloire aura de la peine à se situer par rapport à un mouvement révolutionnaire qui demande une remise à plat de la pyramide sociale et un réel partage de la richesse créée qui s'accumule aujourd'hui dans les mains des privilégiés protégés et mis en valeur par le système.
Pourtant un artiste qui fait "peuple" c'est-à-dire qui s'intéresse au fonctionnement de la société et des gens, un artiste qui est aimé voir adulé par ce même peuple, un artiste qui gagne sa vie grâce à sa popularité et les sous de ce même peuple, devrait logiquement vouloir que le peuple souffre moins, soit mieux respecté dans sa dignité et son droit à vivre de façon décente. C'est donc tout le paradoxe.
J'ai trouvé quelques passages intéressants dans un article consacré à l'artiste romantique. C'est ici: https://www.persee.fr/doc/roman_0048-8593_1986_num_16_54_...
Ce passage, par exemple (merci à l'auteur de m'accorder le droit de reproduire):
"Sebastien Mercier comme Madame de Staël, dans De la Littérature, pourraient à cet égard témoignés de la belle continuité de la pensée philosophique. Unanimes à condamner l'esprit de luxe et de sensualité qui constituent à leurs yeux comme la philosophie implicite des beaux-arts, ils sont aussi unanimes à condamner l'artiste pour sa dépendance économique à l'égard du grand seigneur, seul en mesure à acheter son oeuvre, ainsi que pour son absence de liberté politique,qui le rend objectivement le suppôt des puissants."
Et plus loin, à propos de l'artiste romantique:
"(...) Soyez le prêtre, soyez l'artiste du forum, murmure celui-ci. Soyez le roi, ou plutôt l'empereur, et tant pis si c'est Néron, dit cet autre. Soyez plutôt artiste-dandy, lion à canne et à gants jaunes (quelle surprise! ndlr), entiché de luxe des appartements, réponds celui-ci. Soyez vibrante présence aux musiques du monde, sensibilité maladive et exacerbée, ajoute un quatrième, tandis qu'un cinquième ne jure que par les facéties ironiques de l'atelier.
Désormais, contre le bourgeois détesté, le mythe de l'artiste, fort de toutes ses variantes, va braquer une quintuple machine de guerre. A l'insensibilité du coffre-fort de l'homme bancaire, l'artiste oppose sa fragilité de sensibilité maladive (la fièvre jaune! ndlr); à la prudence prudhommesque du rentier, son énergie de créateur aventureux; à l'individualisme égoïste du marchand, sa générosité de chargé d'âmes; aux platitudes du calicot et aux mufleries de l'épicier, ses attitudes de dandy; enfin à l'esprit de sérieux du doctrinaire, il réponds par les impertinences drolatiques du rapin."
Il faut redonner à l'artiste romantique ses lettres de noblesse, amies et amis Gilets Jaunes. Ce sont ces femmes-là, ces hommes-là, qui sont les artistes les plus aptes à vous défendre et à vous accompagner dans la révolution.
L'amour, cette putain,
l'amour s'est fait la malle
avec un beau mâle.
L'amour me fait mal
mais l'amour est le Bien.
L'amour me fracasse
le coeur et j'ai mon âme
aux idées noires,
l'âme à notre révolution,
parce que renverser la table
à chaque fois que la société
est trop infidèle,
est trop salope,
est trop dégueu,
à chaque fois que la société
crache son torrent de boue
de plus en plus énorme
qu'il s'est transformé en rivières
puis en fleuves
et enfin en océans d'immondices,
il faut réinventer le romantisme
et faire la révolution.
Jaune, mon Gilet Jaune.
Jaune le lierre en hiver
qui rejoint la rivière
pour rejoindre
le bleu du ciel et de l'océan.
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Ultra Gauche Isere, misère de la lutte
Le for intérieur d'une femme, d'un homme anarchiste n'est pas d'incendier des locaux journalistiques mais bien dd'incendier le coeur populaire pour réussir la révolution des esprits.
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30/01/2019
Révolution populaire contre l'apartheid économique et sociale
Beaucoup se demandent, sur la page Facebook de "La France en Colère", comment faire et réussir une révolution non-violente dans un monde archi-dominé par les rapports de force brutaux.
D'abord, j'aimerais dire à mes soeurs et frères Gilets Jaunes (nous formons une "famille" c'est pourquoi j'utilise "soeurs" et "frères" rien à voir donc avec l'islam ou une autre religion) que la violence physique, comme moyen de combat, est légitime en cas d'agression physique de l'ennemi et que nous pouvons rendre la réciprocité à celui ou celle qui nous a frappé...Il faut cependant éviter le retour de bâton si nous sommes désarmés face à des forces armées et surtout sans soutien à proximité sinon encore plus de répression et départ au poste de police pour une garde à vue bien inutile et des blessures qui pourraient porter à conséquence.
Pour utiliser les armes, il faut être un soldat formé à l'usage des armes. Il faut un maquis, des chefs (ce que vous refusez) qui entraînent les débutants à la guerre, des armes, et des moyens économiques assez importants pour se servir au marché noir...donc des soutiens opaques de gouvernements étrangers à la France ou des mafias privées qui ont intérêt à la guerre civile. Donc oubliez la violence, vous ne ferez jamais le poids sauf à être manipulés pour des intérêts privés ou géostratégiques de pays tiers. Vous ne servirez donc pas votre cause mais la cause d'entités obscures, mafieuses, scélérates encore pire que ce que vous subissez sous Macron et son Gouvernement. Et puis, un maquis, la clandestinité à l'heure du smartphone et des drones, excusez-moi mais vous êtes déjà foutus avant d'avoir réussi un embryon d'armée révolutionnaire. Même au temps du Che, les maquisards bougeaient tout le temps et Guevara épuisait ses hommes dans des marches démentielles pour rester à l'abri des dénonciateurs et des agents secrets de la CIA. Je ne veux pas vous décevoir mais la lutte armée est à bannir. L'armée et les Généraux ne se sont pas (encore) rebellés contre Macron et les corps de police non plus.
Ensuite, celles et ceux qui voudraient vraiment se laisser tenter par la violence doivent bien réfléchir au résultat possible. Premièrement, ils et elles seront immédiatement considérés comme terroristes par le Gouvernement. Deuxièmement, il feront du tort à la cause des Gilets Jaunes dont une majorité de la population se désolidarisera par crainte de ce terrorisme qui frappe de façon aveugle et qui pourrait aussi toucher des innocents. Un seul exemple: dans les années 70, Les Brigades Rouges et la Bande à Bader ont tenté de lutter contre le Capitalisme par la violence. Echec sur toute la ligne et des tueries inutiles. A noter que, dans l'historique de la création de la bande à Bader, tout débute par l'art, de la créativité, de la présence médiatique devant les grands patrons...un peu comme aujourd'hui avec des artistes qui font des affiches, des chansons, du tricot de gilets jaunes, etc...et un François Boulo qui se heurte efficacement, par le verbe et le savoir, aux grands patrons... La suite, on la connaît. Tout se terminera dans un bain de sang et des attentats, une marginalisation totale de la Bande à Bader, qui n'était pas la Bande à Drouot, et le suicide (réel ou forcé par pendaison) en prison des meneurs et meneuses.
Pour quel résultat? Néant. Absolument nada. Bien au contraire. La Gauche, ou l'idée d'une Gauche révolutionnaire anti-capitaliste au pouvoir discréditée et décapitée pour très longtemps.
Il nous faut user de bienveillance, de persévérance, et surtout d'intelligence pour mener des actions qui entraînent le peuple vers une prise générale de conscience et un changement de cap politique et démocratique. Il nous faut rester non-violent et montrer que la violence physique est du côté des dirigeants actuels et non du côté des Gilets Jaunes. Nous pouvons faire acte de désobéissance civile, faire la grève du travail mais aussi celle de la consommation dans les grandes surfaces commerciales, occuper des sites bancaires ou industriels, ne plus quitter une manif et bloquer le bon fonctionnement d'un lieu de pouvoir. Imaginer 100.000 personnes ou plus qui refusent de quitter les lieux d'une manif du samedi et que chaque internaute qui lutte pour la cause prend la responsabilité de l'organisation par un simple message sur sa page Facebook et de la "France en Colère" durant la manif déclarée
"Dernière ligne droite, les Champs-Elysées (ou autre rue ou place), combien s'ront là...4, 3, 2, 1, 0. Même jour, même heure, même Pommes" cela simultanément dans toutes les manifs de France.
Acte 12, 13, 14 ou plus tard, quand le temps viendra de tout bloquer, en fonction du nombre et de la bonne volonté de chacun et chacune?
Il y a tellement d'actions non-violentes possibles. Et pour cela, il faut des femmes et des hommes courageux-ses- qui osent la résistance. Ils ne mettrons jamais 100.000 personnes en garde à vue ou en prison.
Voilà, amies et amis Gilets Jaunes, je vous laisse en musique. En espérant que ce billet vous aura convaincu de poursuivre avec sagesse et détermination cette révolution jaune dont nous pouvons être tous et toutes fiers-ères-.
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29/01/2019
Insurrection: Mr Castaner, lisez-vous le Figaro?
Appel à l'état d'urgence du peuple français par Eric Drouet après la blessure à l'oeil de son ami Jérôme Rodrigues par les forces de l'ordre.
Eric Drouet parle, dans le communiqué, de s'opposer à cette violence policière par un soulèvement sans précédent (du peuple) par tous les moyens utiles et nécessaires.
A-t-il une seule fois prôné personnellement le recours à la violence? Non. Jamais. Bien au contraire. Monsieur Castaner aimerait le poursuivre pour appel à l'insurrection. Question vocabulaire pour juges et avocats. Est-ce qu'une insurrection populaire appelle forcément à une résistance violente?
Eh bien, si on s'en tient à la lecture d'un article du Figaro, journal très proche du pouvoir et de la Droite pour ne pas dire davantage, il est expressément écrit que Gandhi a eu recours à l'insurrection non-violente pour s'opposer à la colonisation britannique.
C'est ici: http://www.lefigaro.fr/histoire/2017/03/09/26001-20170309...
Ce passage précis: Une vie de combats sans jamais prôner ni utiliser la violence. Il y a 95 ans Mohandas Karamchand Gandhi plus connu sous nom de Mahatma Gandhi, est arrêté par les colons britanniques, accusé de conduire l'insurrection en Inde.
Excusez-moi, Monsieur Castaner. J'imagine que vous-même et la plupart des médias ne pouvez pas tenir rigueur à Monsieur Drouet d'une volonté d'insurrection violente qui serait menée et exercée par les Gilets Jaunes. Au-delà des actions pacifiques menées lors des manifestations, au-delà des appels à une éventuelle désobéissance civile non-violente à travers des actes contraires à la loi coutumière ainsi qu'au recours à la Grève Générale de la part des Gilets Jaunes et de celles et ceux qui sont médiatisés, vous ne pouvez certainement pas condamner Eric Drouet pour incitation à la violence et à la haine envers les forces de l'ordre et du pouvoir.
Nous, Gilets Jaunes, restons dans l'immense majorité des femmes et des hommes non-violents qui voulons réussir une révolution sociétale non-violente. La violence ne vient pas de nous mais de l'ordre établi qui se refuse à tenir compte du déficit démocratique gigantesque qui existe aujourd'hui, après 40 ans de culture néolibérale, dans nos démocraties dites modernes par la faute d'un pouvoir économique et financier prédateur et carnassier qui corrompt la politique, la justice, et opprime l'expression d'un peuple marginalisé et quasi exclu des décisions politiques et salariales qui le concerne en le condamnant à vivre de façon trop pauvre et indigne en rapport aux bénéfices astronomiques de l'économie réelle et virtuelle menant donc à l'accumulation éhontée des richesses produites par le peuple en faveur exclusive de cette "élite" qui échappe de plus en plus à la loi coutumière de l'égalité et s'arroge le droit de vivre au-dessus du peuple comme élite dominatrice et exigeant de ce même peuple qu'il soit soumis aux normes actuelles de la finance et de l'économie tout en le contraignant à des minima sociaux et un pouvoir d'achat de plus en plus bas et intolérables.
Relisez Le Figaro, Monsieur Castaner. Monsieur Drouet, sur ce coup, appelle et exerce son droit en faveur d'une insurrection non-violente du peuple Gilet Jaune.
16:04 | Lien permanent | Commentaires (0) |
Si de nuit
Si de nuit
je croise encore
l'avenir et ton sourire
et toi près de moi
qui a changé d'avis
et qui me voit
plus jeune que je ne suis
plus beau que je ne suis
plus riche que je ne suis,
de jour
je croise la révolution,
le peuple en rage,
le peuple dans la rue
qui surnage et se livre
aux balles et aux matraques des flics
juste pour ne plus disparaître,
juste pour ne plus rester rien
aux yeux de leur président
et trimer pour rien
dans des usines à chiens
tenus à la laisse
par la paie et les dettes,
les obligations et le devoir,
le vote présidentiel démocratique
et finir sous un déluge d'insultes,
de mépris et de mensonges,
d'humiliation et de reproches.
J'suis pas ton président.
J'suis juste ton amoureux.
Tu n'es pas ma chienne.
T'es juste ma déesse.
Entre toi et moi
c'est l'égalité qui circule
en boucle dans notre mystère;
entre toi et moi
c'est la liberté qui vole dans l'éther
au-dessus de nos désirs
et cette hideuse dictature du fric
qui explose
sur la rue en direct;
entre toi et moi
c'est demain qui n'existera pas
parce que ton avenir
ne sera pas le miens
et que tu veux un homme
comme moi
mais qui n'a pas mon âge,
un homme
comme moi
mais qui n'a pas mes emmerds,
un homme
comme moi
qui n'a pas ce goût providentiel
de la révolution romantique
et le regard tourné
sur les Autres,
ce goût prononcé
de la liberté d'expression
et du devoir accompli,
ce goût amer du perdant
qui n'aura pas sa chance
à tes côtés
pour vivre une dernière fois
la grande histoire d'une famille,
des enfants qui courent
dans la maison,
de la plage qui nous attend,
de ce rêve que tu rêvais
avec moi
dans ta petite chambre de passe,
dans ta piaule qui sentait le sexe
et les hommes qui passent.
Demain,
la révolution aura gagné
mais nous,
nous aurons perdu le bonheur
de vivre ensemble.
Tu feras un job
qui te remettra dans la société
sans plus jouer cette drôle de mascarade
avec ta famille là-bas au pays.
Tu aimeras un jeune homme
de ton âge
qui te fera de beaux enfants.
Tu auras regagner le coeur
de la City et de la bonne vie
et j'aurai disparu de ta vie,
disparu de tes nuits,
disparu de notre rêve
et du bonheur.
Mais si la révolution triomphe
de la haine et de la mort.
Mais si la révolution respire
et vit dans les rues.
Mais si la révolution gagne
et la dictature du fric
tombe l'hypocrisie et les masques
alors je garderai de nous
ces années près de toi
à réinventer l'amour
pour rien,
juste pour croire
que l'amour
est plus fort que toi,
plus fort que moi,
plus fort que nous
plus fort que la haine
et cette violence du monde
qui assassinent le peuple
quand il descend dans la rue
pour retrouver le respect,
regagner sa dignité,
imposer l'égalité,
conjuguer la liberté,
et vivre de fraternité
et de partage
dans un monde
qui n'avait plus que les mots
euros, porno, parano,
soumission, domination, répression
dans sa gueule immonde.
Notre histoire n'aura pas lieu
au grand jour.
Elle restera durant
la nuit des temps
la nuit de la révolution.
Notre histoire n'aura pas de rue,
pas de maison commune,
pas de nom sur la boîte aux lettres.
Notre histoire n'aura existé
que parce que mes mots existent
dans le sang de mon coeur
et que je la couche
sur les touches et l'écran
pour que les gens la connaissent
par coeur
et qu'ils ne l'oublient jamais.
C'est dur d'aimer une fille
qui ne vient pas
dans la vie d'un homme
pour inventer et investir l'avenir.
C'est dur d'aimer une fille
qui couche avec tant d'hommes
qui ne sont rien dans sa vie
et qui va gagner sa liberté
après avoir connu
la soumission à la loi du fric,
après avoir connu
cette vie parallèle
qui fout la honte
et qui ne rejoint jamais
l'autre vie,
la bonne, la sincère,
celle du coeur et de l'esprit,
celle de la famille et de l'amour.
Tu es si belle, tu sais.
Si belle de coeur et d'esprit
et ton humour, j'adore.
Tu es si simple, tu sais.
Si heureuse avec
les petits bonheurs de la vie.
Je sais que tu trouveras
cette vie que tu recherches
faite d'authenticité et de bon pain.
Je sais tout ça
parce que tu as fait ta révolution
et que tu quittes
ce monde factice
et ta chambre sordide,
ces nuits de doute et de sexe,
ces jours de déprime et de sexe,
ces jours et ces nuits
de pluie avec tes copines
dans le même taf que toi
et cette même angoisse
de sortir de ce piège
de l'argent qu'on dit trop facile
alors que j'arrive tellement
me mettre dans la peau d'une fille
quand elle rencontre un type
sans désir qui va lui passer dessus
cinq minutes après le premier regard
et qui n'a d'obsession que foutre
sa queue partout
sur son joli corps
pour jouir et repartir
sans même se souvenir
de son nom.
Tu vas prendre ton avion
et retourner au pays.
Tu vas retourner au pays
puis revenir.
Mais je ne sais si toi et moi
on n'aura encore du temps
à partager notre amour précaire,
à s'aimer de façon incendiaire,
de foutre le feu à la Terre
pour que la révolution de l'Amour
triomphe de la Haine.
Bon vol, mon ange.
Ce matin,
dans le ciel de la révolution
s'écrit nos deux noms.
Et tant pis
si nous ne ferons jamais
boîte aux lettres commune,
vie commune,
maison commune.
Je t'aurai aimé au Paradis.
Nous nous serons aimés
d'amour vrai au Paradis.
06:53 | Lien permanent | Commentaires (0) |