30/07/2019
Les miroirs monétaires de Néron
Un petit conte d'été
arraché à l'Histoire disparue.
Pourquoi es-tu venue
dans ta nuit
à la lumière d'un poète?
Tu étais si noire et si sombre,
si méconnue et méprisée,
si peu estimée et négligée
et voilà qu'un poète te rachète
pour le prix d'un...sesterce.
Il a fallu te débarbouiller
de ton usure collante et noire
durant des jours et des nuits
et découvrir peu à peu ton éclat,
ta valeur unique,
ton alliage unique,
ta parade grandiose
deux milles plus tard.
Tu portes sur ta face l'effigie
d'un monstre empereur et d'un artiste
tout en même temps,
d'un chanteur et d'un joueur de lyre,
d'un incendiaire et d'un visionnaire,
d'un assassin et d'un incestueux.
Et sur ton revers l'inscription Decursio
cette parade militaire
et ces deux cavaliers
l'empereur et un soldat
sortis des jeux du cirque romain.
Tu es sans doute d'origine gauloise
de France voisine
et non romaine.
Besançon ton berceau d'origine?
Une copie moulée de la Decursio romaine
ayant servi à orner un miroir de Néron?
Ton alliage est unique.
Argent et étain?
Argent, plomb, et étain?
Nul ne sait.
Tu fais environ 30 grammes.
Trop lourde pour du bronze
dans ta dimension.
Tu n'es donc point en bronze.
C'est ce qui fait ta grande différence.
Il a fallu du temps
pour que je perce
un peu mieux ton mystère.
Il a fallu de l'amour
pour que je m'intéresse
à ton pedigree mystérieux.
Mais voilà.
Néron était un monstre
Les rites funéraires des Gaulois
ne se rappellent guère des atrocités.
Seulement de la Gloire
et de la bénédiction des dieux.
Comme pour Napoléon
les peuples se souviennent de l'épopée
pas des massacres sous l'épée.
Alors voilà joli faux sesterce
sorti d'un atelier gaulois.
Sesterce sans pedigree
perdu et revenu de nulle part,
orphelin sans doute
de son miroir complet,
je te devais ce billet
d'autant que nous vivons
sous le règne d'un autre incendiaire
le roi Emmanuel Macron
dit Jupiter.
Pour apprendre l'histoire des miroirs de Néron cliquer sur ces deux liens:
https://www.persee.fr/doc/numi_0484-8942_1998_num_6_153_2...
https://antiquitebnf.hypotheses.org/6588
16:36 | Lien permanent | Commentaires (0) |
À des années lumières
Tu me disais
Merci d'exister dans ma vie.
Je te disais
Merci de m'ouvrir ton paradis.
Et puis je ne voyais pas l'erreur
du premier jour.
Et puis je refusais l'horreur
de cette première relation au tarif.
Et puis je ne voulais pas comprendre
que tu ne tirerais jamais
les mêmes plans sur la comète
que ton ange rebelle
que notre amour craquait
déjà de tristes allumettes
dans le froid d'un hiver nucléaire
comme la petite fille
comme un petit garçon
essayant de rallumer le feu
de son coeur meurtri
venu se blottir
à ta chaleur pour une heure
parmi les givres de la Terre
ces être humains devenus
frigides à l'amour
toujours avides de NES
de nouvelles expériences sexuelles
consoles Nintendo à huit bites
à trouver la bonne bite
à prendre le bon vagin
se consoler d'illusions perverses
plaisirs passagers irresponsables
remplissant les vides de leurs âmes.
Je n'voulais pas mourir
entre les bras d'un glacier
mais vivre
entre les bras d'un volcan
et les cuisses d'un océan.
Je n'voulais pas mourir
et seulement baiser pour jouir
avant la mort
mais vivre éternellement
au diapason de notre amour.
Maintenant aujourd'hui
et puis demain
il me reste à faire
comme le monde entier.
A baiser des sexes brûlants
et des filles à l'âme frigide.
Tu passes l'été à me fuir.
Tu passes ta vie ailleurs.
Tu trouves milles excuses
pour t'éloigner sans excuse.
Tu m'exécutes à chacune
de tes demi vérités
voulant contredire
mes découvertes sur toi.
Tu me fais perdre la foi.
Pourtant je reviens à chaque fois
comme un croyant
qui refuse l'évidence
de ton inexistence
dans ma vie réelle.
Des pièges et des sortilèges
j'en ai connu dans ma vie.
Des filles stratèges
en stratagèmes amoureux
j'en ai fréquenté dans la vie.
Des suceuses de bites et de fric
j'en ai consommé à satiété.
Mais toi j'y ai cru
comme on croit au miracle.
Mais toi j'y ai cru
comme on se soumet à l'oracle.
Je voulais vaincre tes résistances.
Je voulais gagner enfin
le plus bel amour de ma vie
pour réussir notre révolution.
Et j'ai gagné une amie de plus
mais perdu mon amoureuse.
Et j'ai gagnée une ex en plus
mais perdu notre merveilleuse révolution.
Qui dois-je aimer?
Une femme de mon âge?
Une femme trop sage?
Une femme sans ton visage?
L'amour est une fille de putain.
Je me noie dans mon chagrin
de n'avoir pas su te donner
ce goût du risque
ce charme de l'aventure
pas réussi à te faire sauter
le mur du cynisme et du fric
ton narcissisme à nos différences
pas su t'écrire et te montrer que
j'étais l'homme de ta vie
à des années lumières
de tes amants de passage
sans âme et sans coeur.
Sésame ouvre-toi!
Filles de bordel à moi!
L'amour est une enfant de putain.
Tu vois si on n'a pas fait
un big bang pour la vie
c'est que trop de gang bang
envahissent la Terre entière
et les écrans de la pornosphère.
Tu vois si tu as préféré ta solitude
à une vie à deux
c'est que je préfère ma solitude
à une mort à deux.
Tu es à des années lumières
de mes rêves pour nous deux.
La réalité me dépasse
et notre amour trépasse.
A toi de me dire
ce qu'il peut rester de nous deux
après l'expérience de la porno-star.
12:46 | Lien permanent | Commentaires (0) |
28/07/2019
Grand Che'l'aime
J'veux plus faire un bois
avec toi.
J'ai fait ce bad coup
d'approche
qui pue le lobe reproche
et ma sortie de terrain.
C'était pour voir.
Pour voir si tu bluffes
même si j'ai l'air boeuf
avec ce coup qui boise
déboise tes sentiments pour moi.
Mais si tu veux mes aces
pour des points à ta racing race
tu dois lire dans mon jeu.
J'veux plus jouer les perdants
sur Cup bananas split
terra incognita double speach
surface dure ultra-rapide
sentiments bétonnés dans le vide
cherchent cachet avec moi.
J'veux pas d'un second serve
mourant dans le filet
quand j'te parle d'une vie à deux.
j't'insuffle l'amour dans le lobe
quand tu bouges tes reins.
J'veux d'un chip and charge
qui empêche les passing-shot
de tes amants fantômes
ce coup rêvé qui claque
sèchement ta terre battue
empêche les autres flirts pourris
des petits joueurs de passage
sur ton gazon maudit.
J'refuse d'attendre un autre tie-break
ou une défaite sur blessure
d'amour-propre de ta part.
J'veux pas d'un septième jeu
qui renonce au septième ciel.
J'veux pas perdre d'un douze douze
cinquième set
et connaître des partouzes pas nettes
par déception amoureuse
avec des filles à la volée.
J'veux d'un grand chelem
sur ta route de Harlem.
J'veux tes je t'aime et ta fidélité.
J'veux ce money time démentiel
qui conclut notre alliance,
des prouesses de ton corps
et mes balles qui claquent
tes fesses direct ta ligne de fond
et tes couloirs de satin.
Tu veux encore du slice
de l'hollyday on ice.
J'oublierai pas ton french kiss
et ta langue fourrée
su mon ice-cream,
tes mini-breaks
et ton tennis hors de portée.
J'veux d'un dernier smatch
qui marquera notre territoire
pour l'Histoire.
J'veux pas d'un retour coup boisé
ni d'un amorti rusé
comme signature
de ta sortie de jeu.
J'veux pas que tu me quittes
sur blessure amoureuse ou
autre raison obscure.
J'veux juste que tu me joues
un dernier game sans shame
pourquoi tu renonces
au prize money
de notre amour.
J'veux juste que tu me joues
Juliette
quand elle rentre
sur le terrain de Roméo
et son jeu romantique
cache son jeu énigmatique
entre l'amour et la tune
l'argent et la lune de miel.
J'ai juste besoin de croire
que le jour de novembre
où t'as posé mon sexe
sur ta lune d'ambre
notre premier voyage
en hardcore
fut vraiment du lourd
et pas un tour de salope
une dernière entourloupe
en bad story
une top ten
avec un pigeon mal classé
une salope première classe
roulant à cent à l'heure
son rappeur dans son sniff
vendant sa coke
à un poète junkie
faisant jouir son cock
sur ta ligne de fond.
Fusille-moi si je me suis trompé.
J'ai passé mes larmes à gauche
depuis juillet.
Et si tu me tues
de tes splendides coups droits
sur mes revers romantiques
alors fusille-moi pour la peine!
C'est Roméo qui a fait un boise
sur ton gazon framboise.
16:13 | Lien permanent | Commentaires (0) |
Amourir de Toi
Chaque nuit
en solo
je finis par amourir de toi.
Chaque nuit
je pense à jamais à nos caresses,
nos tendresses, nos maladresses.
Mais en solo
maintenant
je me vois amourir de toi.
Sans toi dans mon regard
je me vois amourir de toi.
Sur cette Terre comme en enfer
il n'y a pas eu d'amour qui magnétise
plus que toi sur mon corps.
Sur cette Terre comme en enfer
il n'y a pas d'amour qui fusionne
plus que toi à ma peau.
Sur cette Terre comme en enfer
il n'y a pas d'amour qui aspire
plus que nous
à la paix de notre bonheur.
Toi tu représentes
tout l'océan de ma vie
et moi j'amerris chaque jour
et chaque nuit sur ton coeur.
Mais en solo
chaque jour et chaque nuit
en solo
j'amouris et je jouis de toi
en conjurant le malheur
de notre erreur 404.
Notre page existe à jamais.
Ne l'efface pas bébé.
Je divague à la folie sur toi
en regardant ce nuage
qui s'en va déjà ailleurs.
Pourquoi m'as-tu quitté mon amour?
Ne me quitte pas.
Je veux encore amourir de toi
mourir tout à la fin
de notre Histoire avec toi.
Je veux encore amourir de toi
vivre éternellement près toi.
Pourquoi m'as-tu quitté mon amour?
Ne me quitte pas.
Nous deux c'est le début du monde
le paradis sur Terre.
Pas ce silence
et l'apocalypse de nos coeurs.
Nous deux c'est le début d'une nouvelle ère.
Pas cette horreur
et l'apocalypse de nos coeurs
pas ces nuits noires sans le soleil
de ton visage lumière
pas ces jours blancs et ce brouillard
sans la pluie d'amour
de tes yeux d'ange.
Alors ne me quitte pas.
Ne me quitte pas.
Ne me quitte pas.
Je veux encore amourir de toi.
Alors reste encore
pour un jour une heure
pour un millénaire de bonheur
pour l'éternité de nos jours
et l'éternité de nos nuits.
texte écrit pour Jean-François et Steffi à l'occasion de leur mariage le 26 juillet 2019.
09:27 | Lien permanent | Commentaires (0) |
25/07/2019
Fusées (Baudelaire et moi)
"Une belle tête d’homme n’a pas besoin de comporter, aux yeux d’un homme bien entendu, excepté, peut-être, aux yeux d’une femme, cette idée de volupté, qui, dans un visage de femme, est une provocation d’autant plus attirante que le visage est généralement plus mélancolique. Mais cette tête contiendra aussi quelque chose d’ardent et de triste, des besoins spirituels, des ambitions ténébreusement refoulées, l’idée d’une puissance grondante et sans emploi, quelquefois l’idée d’une insensibilité vengeresse (car le type idéal du dandy n’est pas à négliger dans ce sujet) ; quelquefois aussi, — et c’est l’un des caractères de beauté les plus intéressants — le mystère, et enfin (pour que j’aie le courage d’avouer jusqu’à quel point je me sens moderne en esthétique), le malheur. — Je ne prétends pas que la Joie ne puisse pas s’associer avec la Beauté, mais je dis que la Joie est un des ornements les plus vulgaires, tandis que la Mélancolie en est pour ainsi dire l’illustre compagne, à ce point que je ne conçois guère (mon cerveau serait-il un miroir ensorcelé ?) un type de Beauté où il n’y ait du Malheur. Appuyé sur — d’autres diraient : obsédé par — ces idées, on conçoit qu’il me serait difficile de ne pas conclure que le plus parfait type de Beauté virile est Satan, — à la manière de Milton."
Charles Baudelaire in Fusées
https://fr.wikisource.org/wiki/Fus%C3%A9es
J’ai trouvé la définition du Beau, de mon Beau.
C’est quelque chose d’ardent et de triste, quelque chose d’un peu vague, laissant carrière à la conjecture. Je vais, si l’on veut, appliquer mes idées à un objet sensible, à l’objet par exemple, le plus intéressant dans la société, à un visage de femme. Une tête séduisante et belle, une tête de femme, veux-je dire, c’est une tête qui fait rêver à la fois, mais d’une manière confuse, de volupté et de tristesse ; qui comporte une idée de mélancolie, de lassitude, même de satiété, — soit une idée contraire, c’est-à-dire une ardeur, un désir de vivre, associés avec une amertume refluante, comme venant de privation ou de désespérance. Le mystère, le regret sont aussi des caractères du Beau.
Charles Baudelaire in Fusées
La Joconde médiévale
Si un poète demandait à l’Etat le droit d’avoir quelques bourgeois dans son écurie, on serait fort étonné, tandis que si un bourgeois demandait du poète rôti, on le trouverait tout naturel.
Cela ne pourra pas scandaliser mes femmes, mes filles, ni mes sœurs[10].
Tantôt il lui demandait la permission de lui baiser la jambe et il profitait de la circonstance pour baiser cette belle jambe dans telle position qu’elle dessinât nettement son contour sur le soleil couchant !
« Minette, minoutte, minouille, mon chat, mon loup, mon petit singe, grand singe, grand serpent, mon petit singe mélancolique. » De pareils caprices de langue trop répétés, de trop fréquentes appellations bestiales témoignent d’un côté satanique dans l’amour. Les satans n’ont-ils pas des formes de bêtes ? Le chameau de Cazotte, chameau, diable et femme.
Un homme va au tir au pistolet, accompagné de sa femme. Il ajuste une poupée, et dit à sa femme : Je me figure que c’est toi. — Il ferme les yeux et abat la poupée. — Puis il dit, en baisant la main de sa compagne : Cher ange, que je te remercie de mon adresse[11] !
Quand j’aurai inspiré le dégoût et l’horreur universels, j’aurai conquis la solitude.
Ce livre n’est pas fait pour mes femmes, mes filles et mes sœurs. — J’ai peu de ces choses.
Il y a des peaux carapaces, avec lesquelles le mépris n’est plus un plaisir.
Beaucoup d’amis, beaucoup de gants, de peur de la gale.
Ceux qui m ont aimé étaient des gens méprisés, je dirais même méprisables, si je tenais à flatter les honnêtes gens.
Dieu est un scandale, — un scandale qui rapporte.
Charles Baudelaire in Fusées
10:18 | Lien permanent | Commentaires (0) |